Issus des dernières élections législatives du 10 mai 2012, neuf députés du parti FNA se sont démarqués de la ligne politique de son président, Moussa Touati, laissant ainsi le FNA dans une situation politique sans précédent. M.Touati a qualifié, hier, la position des élus de son parti de «trahison politique», a-t-il déploré dans une conférence de presse au siège de son parti à Alger. Les neufs députés ont signé un contrat moral et politique avec le parti en bonne et due forme, mais dès l'annonce des résultats des élections législatives, «ils ont abandonné le parti FNA», a regretté Moussa Touati. Celui-ci sans donner le lieu de son organisation, affirme que le congrès du FNA se tiendra le 21 juin 2012 afin de décider des suites à donner à la position des députés et à l'avenir du parti. Après les crises internes qui ont secoué le FNA, il ne reste que 110 membres du bureau politique de ce parti. M.Touati précisera que «ce sont les élus des wilayas qui vont décider des suites à donner aux députés et à d'autres questions liées à l'avenir du FNA» ajoutant que «ce ne sont pas ces députés qui ont appelé à l'organisation du congrès car celui-ci était dans le programme du parti», souligne-t-il. Un bon nombre des députés dissidents du FNA sont issus des partis FLN et RND, selon Touati. «On a fait confiance au nomadisme politique dans notre parti et ils ont trahi notre confiance», a regretté M.Touati. Accusant directement le FLN et le RND de comploter contre son parti, le président du FNA compte travailler en étroite collaboration avec le front des 14 qui ont créé «le Parlement parallèle», afin de faire entendre leurs voix et refus de la fraude électorale. Une démarche politique incongrue qui n'émane pas de l'extrémisme idéologique qui prône «la victoire ou le chaos». «Les députés qui se sont démarqués du FNA ont défendu leurs intérêt personnels aux dépens du parti. Moi, président du FNA, je partirai un jour ou l'autre, mais le parti reste», a souligné le conférencier sur un ton mi-figue mi-raisin. Répondant au sujet des sommes que le FNA a récoltées au titre des cotisations pour les besoins du financement de la campagne électorale, le conférencier a révélé le chiffre de 5 milliards 350 millions de dinars. Deux milliards de dinars ont été dépensés dans la campagne électorale selon Moussa Touati. Par ailleurs, un nombre important de candidats du FNA, ont signé une pétition pour exiger le remboursement de leurs cotisations. «Ils nous ont eu. Nous leur avons donné de l'argent pour financer la campagne», a regretté un candidat de la liste d'Alger qui a parlé de 500 millions, le montant des cotisations à Alger. Aussi, Moussa Touati s'interroge: «Dans le monde entier, l'opposition survit, mais en Algérie l'opposition disparaît, meurt dans le temps depuis 50 ans», juge-t-il. La règle du développement, c'est le changement. Mais dans le cas politique algérien «qui ment? Qui dit la vérité?», le peuple rejette le mensonge et ne jure que par la vérité. Du vote-sanction en 1991, au vote-refuge en 2012, l'Algérien doit bien tirer des leçons pour le bien de l'Algérie.