Une guerre longue et difficile s'annonce à l'horizon Cette «prise» intervient au lendemain d'un message adressé par le chef d'Aqmi à ses éléments pour céder le pouvoir à Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Eddine. Rien ne va plus à nos frontières Sud avec le Mali. Les nouvelles du front sont très inquiétantes. Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) vient de s'emparer d'un important dépôt souterrain d'armes et de munitions dans la zone de Gao au nord du Mali, sous contrôle des groupes armés toutes tendances confondues. Il s'agit d'un dépôt de l'armée régulière malienne, rapportent plusieurs agences de presse. Cette «prise» intervient au lendemain d'un message adressé par le chef d'Aqmi, Abdemalek Droukdel à ses éléments de céder les prérogatives à Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Eddine en alliance avec le Mouvement national pour la libération d'Azawad. Ce dernier prône l'application de la charia et l'instauration d'un Etat islamique au Mali, ne se limitant plus aux trois régions administratives de Kidal, Tombouctou et Gao. L'Algérie a eu encore une fois raison de souligner dans ses rapports l'étendue de la menace après le coup d'Etat par des putschistes contre l'ex-président malien Amadou Toumani Touré, pour avertir la communauté internationale, avant d'être repris par des responsables américains. Prévenant sur les risques énormes pouvant plonger la région dans un chaos sans lendemain, les services de sécurité algériens avaient fait montre d'une grande prudence pour alerter et sensibiliser l'opinion internationale. Une guerre longue et difficile s'annonce à l'horizon, préviennent des sources sécuritaires très au fait du contexte qui prévaut actuellement au Sahel à l'ombre de la crise libyenne. L'avenir du Mali est aussi obscur que celui de la Libye qui peine à trouver sa stabilité et où Al Qaîda a su s'introduire. La nébuleuse se définit désormais comme une organisation dominante, écumant le nord du Mali et une bonne partie de la Libye. Ce qui a bouleversé les donnes c'est aussi l'adhésion en masse de nouvelles recrues, principalement des Tunisiens et Libyens mais aussi des Marocains. Aujourd'hui, Al Qaîda au Maghreb islamique occupe une position dominante dans les trois régions du nord du Mali, grâce à son alliance avec le groupe islamiste Ansar Eddine, et l'arrivée dans ses rangs de nouvelles recrues tunisiens, libyens et marocains.» Aqmi aura donc à son avantage une situation rêvée pour étendre sa pression dans la région et se maintenir en place, notamment après avoir noué d'étroites complicités avec la rébellion touarègue et l'organisation terroriste d'Ansar-Eddine. Aussi, le contexte sécuritaire au nord du Mali demeure très tendu et de plus amples inquiétudes se conjuguent avec une montée «triomphale» d'un terrorisme sahélien effréné. A la crise politique et sociale usurpant une quiétude déjà relative aux Maliens, s'ajoute une activité subversive mêlée au grand banditisme. Préserver les frontières constitue la priorité des services de sécurité algériens qui ont déjà engagé une stratégie géopolitique et géosécuritaire pour garantir un maximum de sécurité. Il est, certes clair confient nos sources, que l'Algérie a su garder à distance une «menace émergente» établissant un bilan relativement satisfaisant. Cependant, au-delà de ce qui se passe au Mali, la dominance des groupes armés ne se limitera pas qu'aux seuls pays du Sahel. La prédominance de l'organisation Boko Haram au Nigeria et du Shabab en Somalie qui travaillent de concert avec Al Qaîda au Maghreb sont à prendre avec autant de sérieux. Et c'est avec la même circonspection qu'il faut déterminer une stratégie pour lutter contre la prolifération d'armes lourdes et de munitions subtilisées dans les casernes militaires libyennes et demeurant sans traces. A cela, ajoutent nos sources, une importante quantité d'armes a été acheminée depuis le Soudan vers la Libye en soutien aux insurgés. La tâche des services de sécurité algériens s'avère donc sans répit, qu'ils sont assiégés par des crises multidimensionnelles. La lutte pour l'Algérie ne fait que commencer.