Chaque année et avec la venue du mois sacré, la femme algérienne ne voit que le chemin de la cuisine. Un cap obligatoire pour servir sa famille. Mais la mission est loin d'être facile, notamment pour la femme active. Entre ses activités professionnelles et la prise en charge d'une famille, la femme algérienne se trouve dans l'obligation d'élaborer un programme qui s'adapte à son nouvel emploi du temps. Faire le marché le week-end, préparer le f'tour quotidiennement avant la rupture du jeûne sans oublier l'éducation des enfants si elle en a. Cette situation qui dure un mois et avec un horaire équivalant à 6h de travail par jour, le ramadan devient une rude épreuve pour la femme qui doit assumer ses responsabilités sans être, la plupart du temps, aidée par le conjoint. C'est le cas de Naïma mariée, un enfant. «Pendant quatre ans de mariage, le ramadan a été pour moi synonyme de surcroît de travail et de difficultés : partagée entre les tâches ménagères et mon travail, je n'ai jamais eu de répit. Le comble dans tout ça c'est que mon mari ne m'aide jamais, même s'il n'a rien à faire». Le cas de Naïma est celui de la plupart des algériennes. Amel, femme enceinte de sept mois, nous raconte son quotidien: «J'ai exigé de mon mari qu'il me dépose au travail chaque matin et qu'il revienne me chercher après pour que je puisse préparer la table du ramadan comme il se doit.» Amel qui s'est bien organisée pour ce mois en établissant une méthode qui consiste en la préparation de la chorba pour deux jours, s'arrange pour ne cuisiner qu'un seul plat par jour. Entre le travail et la maison, Warda, mère de trois enfants ne sait plus où donner de la tête. Chaque année, elle doit supplier son patron de lui permettre de sortir plut tôt que d'habitude afin de préparer le repas de ses enfants qui ne sont pas en âge de jeûner. Ainsi elle doit être chez elle avant 14 heures. Une chose qui n'est guère facile face aux difficultés du transport. Pour s'organiser, Warda prépare le ftour dans la soirée afin d'éviter de tomber dans le piège du retard. Elle risque de voir son mari contrarié si la table n'est pas parfaitement garnie avant la rupture du jeûne. Certes, la vie n'est pas toujours facile pour ces qui tentent de remplir toutes leurs obligations. Chaque jour, elles doivent effectuer une course contre la montre pour satisfaire leur famille. Cela doit être dicté sûrement par l'instinct maternel ce qui n'explique pas que l'homme se décharge sur son épouse.