Constituant le plus gros de l'électorat algérien, la jeunesse, longtemps oubliée, découvre brusquement le «père Noël». Le conseil du gouvernement a examiné et endossé hier un projet de décret présidentiel relatif au soutien à la création d'activités par les chômeurs promoteurs âgés de 35 à 50 ans. Auparavant, les ministres ont examiné et adopté 3 décrets exécutifs portant respectivement sur les conditions et les niveaux des aides accordées à ces chômeurs, la modification du statut de la Caisse nationale des assurances chômage en relation avec le nouveau dispositif, et la création d'un fonds de caution mutuelle de garantie des risques de crédits des investissements des créateurs d'activités. Ces quatre textes mettent à exécution le dispositif annoncé par le président de la République le 22 octobre passé et destiné à soutenir cette catégorie de chômeurs intéressée par la libre entreprise. Ce dispositif trouvera son ancrage légal dans une disposition de la loi de finances actuellement en débat à l'APN. C'est ce qu'a indiqué le communiqué du gouvernement, faisant montre d'une assurance certaine sur le vote des députés. Organisé autour de la Cnac, ce dispositif offrira des avantages et des aides aux chômeurs éligibles à la création d'activités grâce à des crédits bancaires allant jusqu'à un maximum de 5 millions de dinars, c'est-à-dire 500 millions de centimes. Le conseil du gouvernement, dans le même ordre d'idées, a entendu une communication du ministre de l'Emploi sur les conclusions et recommandations du séminaire des walis sur le nouveau dispositif emploi des jeunes. Outre les recommandations issues des trois ateliers consacrés à l'immobilier industriel, à l'externalisation des activités et à l'accès aux marchés publics et au développement sectoriel, ce séminaire a été marqué par d'importantes décisions annoncées par Bouteflika et Ouyahia en faveur des jeunes, capables de faire la différence lors de la prochaine présidentielle. Il s'agit du lancement du dispositif de création d'activités au profit des chômeurs promoteurs âgés de 35 à 50 ans tel que défini hier par le conseil du gouvernement. Cela dénote à quel point les décisions sont mises en application en l'espace d'une semaine ou deux à peine, même quand il est question de dépenser des sommes colossales, ou de lancer de grands projets sans qu'aucune étude sérieuse les ait précédés. Il a aussi été question de la consolidation et de l'élargissement du dispositif Ansej par, notamment, la construction d'une centaine de locaux, dans chaque commune, destinés aux demandeurs d'emploi et aux jeunes promoteurs, l'amendement des dispositions du code du commerce relatives aux baux de location, la rationalisation de la gestion du foncier industriel, l'affectation des locaux fermés des Aswaks et des galeries aux jeunes promoteurs essentiellement. De pareils «cadeaux» trop condensés dans le temps, alors que quatre années durant les jeunes ont vainement attendu quelque main secourable, trahit la volonté de Bouteflika de s'assurer un second mandat en draguant ce fantastique vivier électoral que constituent les jeunes. Il n'hésite pas, ce faisant, à piocher profondément dans les réserves financières de l'Etat sans la moindre obligation de résultats, hormis le sien. Il est certain qu'elle n'échappe à aucun jeune âgé entre 35 et 50 ans. Pourvu que ce soit le vote chaque année.