Voilà qui devrait sans doute atténuer l'insondable attente de la cohorte des “hittistes”, expression très algérienne et popularisée pour désigner les chômeurs. Réuni sous la houlette de Ahmed Ouyahia, le conseil de gouvernement a adopté, hier, un décret exécutif fixant les conditions et les modalités de mise à disposition de locaux à usage professionnel et artisanal au profit de chômeurs promoteurs. Destiné à réguler les procédures de location-vente de ces locaux au profit des chômeurs âgés de 18 à 50 ans ayant engagé un projet de micro-investissement par le biais de l'un des dispositifs en vigueur, selon le communiqué de l'exécutif rendu public, ce décret se veut une réponse du président de la république à sa promesse électorale lors de la campagne présidentielle de mars 2004 aux jeunes : la réalisation de 100 locaux dans chaque commune, soit environ 150 000 à travers les 1 541 communes que compte le pays. D'un coût d'environ 60 milliards de da sur le budget de l'Etat, ce programme, inscrit dans le cadre de la lutte contre le chômage, pour reprendre une expression en usage dans le discours officiel, est déjà en cours. Selon le gouvernement, près de 70 000 locaux, soit un peu plus de la moitié, seront fin prêts d'ici la fin de l'année en cours. Les chasseurs d'outarde dans le collimateur Sur un autre registre, le Conseil de gouvernement a examiné et adopté deux décrets exécutifs pris en application de la loi relative à la chasse. Désormais, outre qu'il est demandé à tout chasseur d'être affilié à une association, celui-ci, pour avoir un permis de chasse, se doit de remplir un dossier administratif et d'accomplir un stage afin d'être sensibilisé au respect des équilibres biologiques des espèces faunistiques et à la protection de l'environnement. On l'aura sans doute compris, les braconniers de l'outarde, cette espèce en voie de disparition aux vertus prétendument aphrodisiaques, sont visiblement les plus visés par ce décret. Par ailleurs, le gouvernement a adopté deux textes dont l'un pour la libération de l'assiette foncière pour le dédoublement de la RN24 et l'autre pour l'aménagement de la RN36, deux routes situées à Alger. Karim Kebir