La Syrie a rejeté en bloc jeudi les soupçons pesant sur le régime quant à sa responsabilité dans le massacre de Houla et balayé les propos du secrétaire général de l'ONU qui a mis en garde contre une «guerre civile catastrophique» dans le pays. Selon le chef de la commission justice-armée, les résultats préliminaires de l'enquête menée par les autorités syriennes ont mis en cause des «groupes armés» dans cette tuerie qui a fait 108 morts au total. «Des groupes armés ont tué des familles pacifiques», a annoncé le général Kassem Jamal Sleimane affirmant que ces familles «avaient refusé de se soulever contre l'Etat et étaient en désaccord avec les groupes armés», en référence aux insurgés qui combattent les troupes gouvernementales. Un haut responsable de l'ONU a affirmé mardi avoir de «forts soupçons» sur l'implication des «chabbiha», des miliciens pro-régime (?), dans le massacre de Houla. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis en garde contre le risque d'une «guerre civile catastrophique» après le massacre de Houla. «Des massacres de ce genre (...) peuvent faire sombrer la Syrie dans une guerre civile catastrophique, une guerre civile dont le pays ne pourra jamais se relever», a dit M.Ban. «Je demande que l'administration syrienne honore son engagement d'appliquer le plan de paix Annan», y compris le cessez-le-feu, a dit M.Ban. Instaurée le 12 avril, la trêve est systématiquement violée depuis. Le régime syrien, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdissi, a regretté «que le secrétaire général des Nations unies se soit départi de sa mission de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, pour devenir un annonciateur de guerres civiles». M.Annan a rencontré jeudi le président du Liban Michel Sleimane ainsi que d'autres dirigeants libanais, avec qui il s'est entretenu de la Syrie.