Chaque année, la question des importations de véhicules se pose à l'APN sans qu'elle soit tranchée. Les dispositions relatives à l'importation des véhicules de moins de trois ans vont-elles être abrogées cette année ou à défaut connaître de profondes modifications? Chaque année, durant les débats sur la loi de finances, la question revient sur la scène parlementaire et médiatique et par ricochet dans les discussions des citoyens. Le projet de loi de finances 2004 actuellement discuté à l'APN ne fait pas exception. Les parlementaires ont pratiquement focalisé leurs interrogations sur le fait de savoir les raisons d'être de ces dispositions à l'heure où l'économie nationale se trouve régie par les règles de l'économie de marché ultralibérale depuis plusieurs années déjà. Sans parler de la présence massive des concessionnaires automobiles qui cèdent aux particuliers leurs véhicules en monnaie locale suivant différentes formules de crédit bancaire. Cette procédure d'importation de véhicules de moins de trois ans ne semble avoir bénéficié cependant, qu'aux moudjahidins et autres ayants droit, car disposant de la fameuse licence d'importation permettant l'exonération des taxes douanières. En outre, la mesure a surtout permis, avant l'arrivée des concessionnaires étrangers en Algérie, à certains d'exploiter ce filon et de s'enrichir en louant ou en achetant ce document. Par la suite, et à la faveur de l'ouverture économique, certains Exécutifs ont essayé ces dernières années d'abroger ces dispositions mais certaines levées de boucliers au sein même de l'APN les en ont dissuadés. Et, aujourd'hui encore la question demeure entière, même si on essaye de lui trouver quelques aménagements sélectifs. Ainsi les avis des parlementaires fluctuent entre l'abrogation de l'article 43 du texte présenté par le ministre des Finances, M.Abdellatif Benachenhou, et une interdiction de l'importation des camions seulement. Il faut rappeler à ce propos que dans son rapport préliminaire sur le projet de loi de finances 2004, la commission des finances et du budget de l'APN a proposé «l'annulation de l'importation des véhicules utilitaires consacrés au transport de personnes, de marchandises et à usage privé et les tracteurs de moins de trois ans». Elle a expliqué cette proposition par ce qu'elle a appelé «la nécessité de protéger la production industrielle nationale de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi) et l'orientation de la demande vers la production locale». En revanche, la commission a proposé de maintenir en l'état l'autorisation d'importer des véhicules touristiques de moins de trois ans parce que d'après elle «leur prix correspond au pouvoir d'achat des personnes à revenus moyens en l'absence d'une production locale de ce genre de véhicule». En somme, au cas où les propositions de cette commission des finances et du budget passeront, la poire sera coupée en deux, entre les partisans du statuquo et leurs opposants. Mais, on n'en est pas encore là. Les débats se poursuivent et la question, comme durant toutes les années passées, n'est pas encore définitivement tranchée.