Les opposants ont réitéré la demande de la tenue dans les meilleurs délais d'un conseil national extraordinaire. Les frondeurs et les légalistes du Front des forces socialistes se sont retrouvés séparément ce week-end à Béjaïa. Alors que les cadres frondeurs se sont réunis pour la deuxième fois en une semaine dans la commune de Tifra, les légalistes ont convoqué un conclave à la salle de cinéma de Tichy. Deux réunions parallèles qui n'ont de valeur que celle d'illustrer toute la profondeur de la crise qui mine le parti d'Aït Ahmed depuis sa participation aux législatives du 10 mai 2012. Les «officiels» et les «officieux» se sont échangés à distance des «amabilités» Après une première réunion tenue samedi dernier à Tichy, les frondeurs du conseil fédéral du Front des forces socialistes de Béjaïa se sont concertés de nouveau le jeudi dans la commune de Tifra. Les cadres locaux et les militants mécontents du parti ont exigé de nouveau la «réhabilitation immédiate et sans conditions» de l'ex-premier secrétaire fédéral, Farid Khelaf suspendu par la direction nationale. Une suspension estimée lors du premier conclave comme «nulle et non avenue». Les désormais opposants de Hocine Aït Ahmed et de la direction actuelle du plus vieux parti de l'opposition en Algérie, ont également réitéré la demande de la tenue «dans les meilleurs délais» d'un conseil national extraordinaire. Les frondeurs du FFS à Béjaïa persistent et signent donc dans leur démarche. De leur côté, les «légalistes», ont, sous la houlette du nouveau premier secrétaire par intérim de la fédération de Béjaïa et non moins député, Khaled Tazagharth, abordé la situation du parti dans une réunion du conseil fédéral élargi aux membres du directoire de campagne des législatives. Les légalistes du parti d'Ait Ahmed n'ont pas hésité à riposter tirant à boulets rouges sur leurs anciens camarades, aujourd'hui, frondeurs. Dans la déclaration sanctionnant les travaux du conseil, ils dénoncent avers fermeté «la campagne de dénigrement éhontée menée par certains individus, notamment le sieur Karim Tabbou et ses supporters, se couvrant sous la qualité de militants aux comportements indignes, qui se sont mis en dehors du parti et motivés strictement par des intérêts personnels au détriment des intérêts collectifs et à l'encontre de la ligne du parti». Tout en annonçant un large programme de meeting et de formation dans la cadre d'une opération de redéploiement organique et d'ouverture de permanence parlementaire, les cadres légalistes du FFS ont relevé avec satisfaction la mobilisation citoyenne aux législatives, qui a permis la victoire du parti et de déjouer les manoeuvres de déstabilisation. Le conseil fédéral de Béjaïa a apporté son soutien à l'actuelle direction du parti. Le feuilleton se poursuit donc avec des dessous qui se font chaque jour un peu plus au grand jour.