Le RND et le fLN n'ont pas signé le rapport final qu'ils ont voté tandis que le FFS ne l'a même pas voté. Le président de la Cnisel a fait un revirement de 180° à propos de ce qui a été affirmé dans l'avant-projet du rapport ou sa mouture initiale au sujet du discours du chef de l'Etat à Sétif. Il ressort de la conférence de presse tenue hier à Alger par la Cnisel que le passage dénonçant le parti pris du Président, qui a donné un coup de pouce au FLN, a été tout bonnement rayé de la nouvelle mouture du rapport. Si le rapport de la Commission indépendante de la surveillance des élections législatives dénie toute crédibilité au scrutin des législatives du 10 mai, Mohamed Seddiki estime qu'«il faut préserver les institutions de l'Etat». S'agit-il de l' APN issue de la fraude? Pour le président de la Cnisel, «il est question d'autres institutions impliquées dans la fraude», sans toutefois les citer. Le président de la Cnisel avoue que «seules les prérogatives manquées à sa commission pour exiger de refaire l'opération de vote car entachée du bout en bout de fraude massive». Dans le rapport adopté, il est relevé que «plusieurs dépassements, dysfonctionnements ont caractérisé la période allant de la convocation du corps électoral jusqu'à la fin de la consultation, soit la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel». «Tout le monde était surpris, voire stupéfait et choqué par les résultats des législatives y compris le ministre de l'Intérieur», a-t-il commenté. En somme poursuit-il «même durant la période des premières années post-Indépendance le FLN qui était au sommet de son parcours, n'aurait pas réalisé les résultats obtenus à l'issue des dernières législatives». «Le FLN, avec un score de 218 députés, et deuxième force après les bulletins nuls, a refusé de signer le rapport final de la Cnisel qu'il a pourtant voté», a-t-il affirmé et toutes les preuves en son et en images sont en sa possession. Le RND, loin derrière le FLN, a fait de même en refusant de parapher ce document. Notons que curieusement «le FFS, n'a ni voté ni signé le document final». Le PLJ de Mohamed Saïd dont le représentant est le rédacteur du rapport «n'a pas également osé le signer». Par ailleurs, M.Seddiki a précisé que 35 membres de la Cnisel ont signé le rapport final, dont 4 avec des réserves, 4 membres ont été absents lors de la signature du document, alors que le reste a refusé de le parapher. Composée de représentants de 44 partis politiques en plus de celui des indépendants ayant pris part aux dernières élections législatives du 10 mai, la commission remettra son rapport final au président de la République et au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le déroulement du scrutin est émaillé de nombreuses et graves infractions à la loi électorale, note le document décliné en 71 pages. Le rapport affirme que «les résultats du FLN ont été gonflés». Le document note le recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale. Les présidents d'APC sous la bannière du FLN «se sont carrément impliqués dans la gestion et l'orientation de l'opération de vote», souligne le même document. Non seulement le ministre de l'Intérieur a annoncé les résultats avant la fin de l'opération de dépouillement dans plusieurs centres à travers le territoire national, mais des morts ont aussi voté! Le rapport confirme que «des morts ont bel et bien voté dans plusieurs wilayas, notamment à Alger». «L'inscription d'un même électeur dans plusieurs communes, la non-conformité de certains PV délivrés aux partis politiques avec ceux remis aux commissions de wilaya, présidées par des magistrats, des PV signés à blanc et distribués très en retard quand on n'a pas empêché les partis de les consulter», sont d'autres manquements aux dispositions de la loi relevés. Le rapport fait remarquer que paradoxalement «le taux de participation a grimpé d'une manière assez inhabituelle le matin du 10 mai, passant de 4% à 15% en l'espace de deux heures».