Il n'y a pas que les jeunes qui passent le BAC Elles concourent toutes en qualité de candidates libres. Certaines ont plus de quarante ans. Leurs seul désir: obtenir le précieux diplôme pour améliorer leur situation socioprofessionnelle. Elle est âgée de 43 ans. Elle est mère de trois enfants. Lorsque nous l'avons vue au milieu d'un groupe de filles qui venaient de passer les premières épreuves du baccalauréat, on était loin de penser qu'elle faisait partie des candidates. Affectée au lycée Saâd-Dahlab de Kouba, réservé aux candidates libres, Fatma est vraiment un cas. Pas seulement en raison de son âge, mais parce qu'elle est, déjà, titulaire du Bac, série lettres, décroché en 1992 avec plus de 14 de moyenne. Le choix n'est pas du tout fortuit. En décidant de le repasser, vingt ans après, notre jeune mamie n'aspire qu'à une seule chose:améliorer sa situation socioprofessionnelle car, selon elle, l'ancien diplôme la freinait dans sa carrière et ne lui ouvrait pas droit à certaines filières. «Je travaille, actuellement, dans un centre de recherche en économie, formation bibliothéconomie. «Je veux changer de filière, or l'ancien Bac ne m'offre pas beaucoup d'opportunités, du moins, c'est ce qu'ont d'essayé de me faire comprendre les responsables du personnel et de l'administration. Avec un Bac littéraire, j'espère qu'on accédera à ma demande», nous a- t-elle confié. Lorsque nous lui avons demandé de nous livrer ses premières impressions à l'issue des épreuves de littérature arabe de la matinée, elle a paru sûre d'elle, en indiquant que les sujets étaient très abordables et que son seul souci ce sont les mathématiques et l'histoire-géo. «Les choses se sont bien passées pour moi, j'espère que les épreuves réservées pour l'après-midi et celles des mathématiques et de l'histoires géographie qui ne sont pas ma tasse de thé, le seront aussi.» Karima Idir est, elle aussi, une bachelière. Comme Fatma, le diplôme qu'elle a passé en 2004 ne lui aurait pas ouvert de nombreux horizons. Malgré un diplôme universitaire en poche, dans la filière bibliothéconomie, cette jeune fille aux allures de crooner, a décidé de refaire ses classes pour mieux réussir dans la vie. «Les anciens diplômes ne m'ont pas porté chance jusqu'ici. Je voudrai me lancer dans l'enseignement. Pour ce faire, je dois obtenir le Bac avec mention.». S'exprimant sur les épreuves de la matinée, elle a déclaré qu'elle a choisi le premier sujet réservé à la poésie parce que, selon elle, il était plus facile. Pensionnaire du lycée Omar-El Mokhtar de Bordj El Kiffan où elle poursuit sa scolarité en classe de 2e AS, Lilia Sid Ali s'est jetée à l'eau pour découvrir les sensations que provoque l'examen du Bac. Comme beaucoup de candidates libres qui habitent loin de l'établissement, elle s'est levée très tôt le matin pour arriver à l'heure au centre d'examen. «J'habite Bordj El Kiffan. Je ne vois pas pourquoi on a choisi de m'envoyer concourir au lycée Saâd Dahlab, à Kouba alors qu'il existe deux établissements similaires pas loin de chez moi», nous a-t-elle fait remarquer. Qu'à cela ne tienne, cette candidate bon chic bon genre a trouvé, comme ses camarades, les premières épreuves pas très difficiles et prie le ciel que la chance soit avec elle tout au long des 5 jours d'examen. «Je me suis préparée comme j'ai pu pour être prête le jour J, je reconnais, cependant, que la tâche va être très ardue.» Fella Zidane a abandonné, elle, ses études en première année secondaire et c'est grâce au Cneg qu'elle a préparé l'examen du baccalauréat. Venant de la ville de Draria, elle dit avoir mis tous ses espoirs sur cet examen pour entrer à l'université et y poursuivre des études en droit. Affichant sa satisfaction à l'issue de l'épreuve d'arabe du premier jour, elle ne souhaite qu'une chose, que l'épreuve de philosophie soit abordable. Un souhait émis, également, par de nombreux autres candidates, car en cas de mauvaise note, elles savent que la partie est définitivement perdue.