Des dossiers très chauds attendent le président de l'UEFA Scandales des matchs truqués en Italie, dette abyssale des clubs espagnols, racisme autour et sur les terrains en Europe: le monde du foot rêve d'une parenthèse avec un Euro 2012 réussi sur les terrains en Ukraine et en Pologne. Le climat est tellement étouffant en Italie autour des «affaires» du ballon rond que même une lourde défaite, la troisième de la préparation des Italiens contre la Russie récemment (3-0), a été la bienvenue! «On a subi une grosse défaite, c'est clair, mais il y a beaucoup à dire, comme ça on va parler surtout de football», avait soufflé le sélectionneur de la Nazionale Cesare Prandelli à l'issue de cette déroute.Le coach italien a connu un réveil difficile fin mai. Les Carabinieri étaient venus à l'aube interroger à Coverciano, le centre d'entraînement des Azzurri dans Florence, Domenico Criscito, comme témoin assisté dans le «Calcioscommesse». Ce scandale des matchs truqués avait conduit à une troisième vague d'arrestations (le jour où la police a entendu Criscito) et pris une ampleur extraordinaire impliquant des matches de Serie A (1re div.) et des grands noms du football, entraîneurs comme joueurs. L'Equipe nationale en a perdu Criscito, qui a été poussé par la Fédération italienne à renoncer à l'Euro pour «clarifier» sa situation dans le «Calcioscommesse». Et une ombre plane sur un autre international, Leonardo Bonucci, qui devrait être entendu après l'Euro. Un Euro 2012 réussi sur le terrain, comme l'avait été celui de 2008 en Suisse et Autriche, avec le sacre de l'Espagne, les fulgurances de Modric (Croatie) et d'Arshavin (Russie), serait une bouffée d'air frais pour le monde du ballon rond. «Aujourd'hui, c'est, en premier lieu, l'impatience qui domine, celle de voir à l'oeuvre les meilleures équipes nationales de notre continent, de vibrer aux exploits des joueurs, de partager la ferveur des supporteurs, bref de vivre pleinement durant un mois une grande fête internationale du football», écrivait d'ailleurs Michel Platini, président de l'UEFA, dans la revue de son institution publiée lundi dernier. Mais Platini sait qu'un bon Euro ne serait qu'une parenthèse enchantée au milieu d'une cohorte de fléaux contre lesquels il tente de combattre. Un an après avoir été réélu pour un second mandat, Platini avait lancé fin mars à Istanbul lors du Congrès de son instance qu'il devenait urgent de «préserver le foot, ce trésor», face aux ennemis déclarés: «Violence, matchs truqués, paris illégaux, dopage, pressions et menaces sur les joueurs, non-respect des contrats, trafic des jeunes joueurs, blanchiment d'argent.» «Ces problèmes existent, pire ils semblent s'enraciner ou se banaliser, c'est à nous tous, avec l'aide des autorités pub-liques, à qui je lance un nouvel appel, de nous y attaquer», avait encore insisté l'ancien capitaine des Bleus. Une fois la page de l'Euro tournée (la finale est à Kiev le 1er juillet), les dossiers brûlants ne manqueront pas. En Espagne, la dette fiscale des clubs de football s'élève à 752 millions d'euros. Selon la presse espagnole, ces arriérés se répartiraient de la manière suivante: 489,93 millions d'euros pour les clubs de première division, 184,18 en deuxième division, et 78,18 millions pour les catégories inférieures. Sans oublier les affaires de racisme. Le 9 juillet, 8 jours après la finale de Kiev, s'ouvrira le procès de John Terry, défenseur de Chelsea engagé avec l'Angeterre à l'Euro, accusé d'avoir proféré des insultes racistes contre le joueur des Queens Park Rangers Anton Ferdinand.