Valdimir Poutine accueilli par son homologue chinois, Hu Jintao, lors de son arrivée à Pékin Poutine a affirmé hier à Pékin que la Chine et la Russie allaient renforcer leur alliance cruciale, notamment au Conseil de sécurité où les deux puissances équilibrent le Conseil (dominé par le trio occidental) sur la crise syrienne. Au premier jour de sa visite d'Etat qui s'achèvera jeudi, M.Poutine a été reçu par son homologue chinois, Hu Jintao, au Grand Palais du peuple de la capitale chinoise. «Les intérêts de nos deux pays coïncident dans de nombreux domaines importants», s'est félicité le chef de l'Etat russe alors que les deux dirigeants devaient coordonner leur position sur les violences en Syrie et le programme nucléaire iranien. «Nous avons l'intention de renforcer notre coopération dans le cadre des grandes organisations internationales: ONU, G20, Brics (groupe des grandes puissances émergentes) et OCS (Organisation de coopération de Shanghai)», a-t-il ajouté. «La coopération stratégique sino-russe est en train de franchir un nouveau palier. Continuons à travailler ensemble pour approfondir nos relations», a insisté M.Poutine. Avec M.Hu il a supervisé la signature d'accords de coopération, et notamment la création d'un fonds d'investissement sino-russe doté de 4 milliards de dollars. Le président russe doit participer aujourd'hui et demain au sommet de l'OCS, une organisation censée faire contrepoids à l'influence américaine en Asie centrale. Il rencontrera à cette occasion son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, alors que les tensions sur le programme nucléaire de Téhéran restent vives. M.Poutine aura aussi des discussions avec le président afghan Hamid Karzaï. L'Organisation de coopération de Shanghai regroupe la Russie, la Chine et quatre ex-Républiques soviétiques, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan. L'Iran fait partie des quatre pays ayant le rang d'observateurs à l'OCS. Après son refus de se rendre à la mi-mai à un sommet du G8, puis de l'Otan, aux Etats-Unis, la décision de M.Poutine de participer à celui de l'OCS revêt un caractère symbolique. Vladimir Poutine a récemment loué la qualité «sans précédent» des relations entre la Chine et la Russie, la première étant le premier partenaire commercial de la seconde. Moscou et Pékin (membres permanents du Conseil de sécurité) ont par ailleurs de façon constante tenu à préserver l'équilibre au sein du Conseil de sécurité - dominé par le trio occidental (USA, Grande-Bretagne, France) - sur la crise syrienne en bloquant notamment les initiatives contre productive des puissances occidentales. La diplomatie chinoise a souligné hier que la Chine et la Russie étaient unies dans leur ferme opposition à une intervention étrangère et à un changement de régime par la force en Syrie. «Sur la question syrienne, la Chine et la Russie sont restées en communication et en coordination étroites à la fois à New York (aux Nations unies), Moscou et Pékin», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Weimin. «La position des deux parties est claire pour tous: il devrait y avoir un arrêt immédiat des violences et le processus de dialogue politique devrait être lancé dès que possible», a dit M.Liu. Sur le plan économique, la coopération entre les deux puissances se développe d'abord dans le domaine des hydrocarbures: la Russie est le premier producteur mondial de pétrole et la Chine le premier consommateur d'énergie. Moscou et Pékin négocient depuis des années la signature d'un contrat, qui prévoit des livraisons de gaz russe à la Chine de quelque 70 milliards de mètres cubes par an sur les trente prochaines années. Depuis 2009 et la signature d'un accord-cadre, aucune avancée importante n'a été réalisée, les discussions entre les deux parties s'étant enlisées en raison d'un différend sur le prix du gaz.