Le ministre campe sur ses positions. Le dialogue, oui, mais pas avec le Cnapest. L'intervention du ministre de l'Education, M.Boubakeur Benbouzid, a été la plus remarquée dans le lot des 9 autres communications de ses collègues du gouvernement à la tribune de l'Assemblée populaire nationale, lors de la séance consacrée aux questions des députés. Le ministre de l'Education a promis une «solution à la question des salaires», mais refuse d'associer les deux syndicats à l'origine de la grève des lycées. Evitant soigneusement de reconnaître le Cnapest, lequel accuse Benbouzid de vouloir «le contourner en négociant avec des syndicats proches de l'administration», le ministre a affirmé que son département «est disposé au dialogue avec les cinq syndicats agréés et même avec les enseignants non affiliés à ces syndicats». En d'autres termes, il oppose une fin de non-recevoir à l'exigence de reconnaissance du mouvement. Cela étant, le dialogue que propose Benbouzid risque de ne pas déboucher sur une solution, sachant le taux de suivi impressionnant. Un dialogue de sourds est annoncé d'emblée, promettant un pourrissement dont le seul perdant serait l'élève. D'ailleurs, le ministre a rejeté la responsabilité sur le Cnapest, en mettant en garde contre «l'entraînement de l'école dans la polémique politicienne». Une accusation à peine voilée quant aux arrière-pensées politiques qui animeraient les animateurs du mouvement. A ce titre, Benbouzid a rappelé, dans ce sens, «les ateliers de travail installés pour l'élaboration du statut de l'enseignant et l'examen du dossier de la réforme de l'enseignement secondaire et la question des salaires». Par ailleurs, le ministre a présenté des chiffres, pour appuyer sa plaidoirie, soulignant l'augmentation en 2004 du budget du secteur estimé à 228 milliards DA dont 41,5 milliards DA destinés à l'équipement. Dans là même optique, il indiquera qu'avec 162 milliards, la masse salariale représente 87% du budget alloué à l'éducation et rappellera, par la même, les différentes augmentations dont ont bénéficié les enseignants des trois cycles de l'enseignement. La réponse du ministre coïncide avec l'examen, par le bureau de l'APN, d'une proposition de résolution demandant la création d'une commission d'enquête sur le retard de l'agrément du syndicat à l'origine de la grève. Notons que cette résolution a été proposée par le groupe parlementaire Islah.