«Les élections du 10 mai étaient un rendez-vous raté», a déclaré, hier, Louisa Hanoune en marge d'une réunion tenue avec son groupe parlementaire au siège du parti. La patronne du Parti des travailleurs (PT), n'a toujours pas «digéré» la défaite de sa formation politique lors des précédentes élections législatives du 10 mai dernier. Selon elle, l'actuelle Assemblée n'a aucune crédibilité car la volonté du peuple n'a pas été respectée. La SG du PT a souligné que les résultats des élections législatives ont fait l'objet d'un truquage qui ne dit pas son nom. M.Hanoune a estimé que «le parti aurait pu obtenir au moins 50 sièges». «Le Conseil constitutionnel nous a restitué 7 sièges, soit 25% des sièges de plus que ceux qu'on devait obtenir (28)», a-t-elle indiqué. Le Parti des travailleurs, selon Mme Hanoune, «dérange certaines parties. Des parties qui sont pour la privatisation des entreprises et l'intervention étrangère dans les affaires internes du pays». L'oratrice s'est adonnée à un discours des plus radical pour dire que ces mêmes parties «essaient de salir l'image de sa formation politique qu'elle qualifie de parti communiste authentique». Louisa Hanoune n'a toutefois pas nommé ces parties. Par ailleurs, elle a indiqué qu'elle détient des preuves tangibles sur la fraude qui a émaillé les législatives du 10 mai, y compris des vidéos sur CD. Elle accuse et tire à boulets rouges cette fois-ci sur les partis arrivés en tête. «Le pays vit une période pleine d'incertitudes car le sort de la nation se trouve entre les mains d'une majorité qui ne représente qu'elle-même», a-t-elle soutenu. La SG du PT a regretté le fait que «ces députés, illégitimes, soient appelés à se prononcer sur la révision de la Constitution et sur plusieurs lois importantes, dont la LFC (loi de finances complémentaire)». Aujourd'hui, de l'avis de Mme Hanoune, les séances plénières doivent être télévisées, afin de mettre un terme à l'abstentionnisme. «Si les séances de l'APN sont télévisées, les députés ne vont pas s'absenter car ils savent qu'ils sont sous contrôle des citoyens», a-t-elle souligné. Pour elle, «le problème de l'abstentionnisme ne se posait pas durant la période 1997- 2002 car, les séances étaient retransmises par l'Entv». Ce qui est décidé en ce qui concerne les députés de son parti, c'est que ces derniers ne vont pas occuper les postes de président et de vice-président dans les commissions de l'Assemblée populaire nationale étant donné, a-t-elle estimé, que celle-ci ne reflète pas la volonté populaire. Plus loin encore, selon elle, «il faut que les députés qui sont dans le monde des affaires quittent l'APN», a-t-elle déclaré considérant que c'est incompatible avec le mandat parlementaire. Tout compte fait, Louisa Hanoune s'est dite favorable à la réduction du champ de l'immunité parlementaire, qui a été récemment évoquée par le SG du Rassemblement national démocratique (RND) et actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Le Premier ministre a raison en ce qui concerne ce point. Certains députés sont poursuivis en justice et grâce à cette immunité, leurs affaires sont restées dans les tiroirs», a-t-elle fait savoir.