Le Parti des travailleurs (PT) “est plus que jamais pour l'Assemblée constituante”. C'est ce qu'a déclaré, hier, sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, à l'Institut national d'études et de recherches syndicales de l'UGTA (Iners), sis à Oued Romane (Alger). Animant une conférence de presse, à l'issue des trois jours de travaux de la session ordinaire du comité central de sa formation, la responsable a révélé que la nouvelle APN est “une Assemblée plus que croupion, qui a été préfabriquée” ; aussi a-t-elle interpellé le président de la République, en lui demandant de “corriger la situation et immuniser la nation”. Pour Mme Hanoune, il y va de “la crédibilité des engagements” du chef de l'Etat. “La nouvelle Assemblée ne peut pas se charger de la révision de la Constitution”, a-t-elle souligné, en ajoutant : “Ce scrutin est porteur de dangers, car il nous expose au chantage extérieur.” Commentant le travail accompli par la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel), la SG du PT a également indiqué que les dernières législatives “n'ont aucune légitimité”. Une raison supplémentaire, selon elle, pour justifier l'arbitrage de Bouteflika, “comme il l'avait promis”, et motiver la prise des mesures indispensables, y compris à l'endroit des responsables à l'origine de la “fraude” et du “caractère préfabriqué du scrutin du 10 mai”. “L'Algérie est aujourd'hui à la croisée des chemins. Soit elle va emprunter la voie du salut, et cela exigera l'intervention du président de la République, soit nous laisserons la porte ouverte au chaos”, a annoncé la conférencière. Cette dernière a, en outre, remarqué que “tout ce que la tragédie nationale n'a pas pu faire est apporté par ce scrutin”, faisant référence aux “formes de désintégration des nations”, à la menace qui pèse sur “la démocratie politique” et à la crise qui frappe actuellement les “vrais partis”, à l'exemple du parti FLN, du RND et du FFS. Au cours de la conférence de presse, Louisa Hanoune est revenue longuement sur les élections du 10 mai dernier, sans omettre d'insister sur l'injustice dont aurait été victime le PT. D'après le leader de ce parti, les résultats obtenus ne reflètent pas le poids réel du Parti des travailleurs qui a remporté 26 sièges sur les 462 qui composent l'APN. Même avec les 7 sièges supplémentaires que lui a restitués le Conseil constitutionnel, Louisa Hanoune a estimé que le PT devait récupérer “28 sièges au minimum”. Plus encore, elle a clairement laissé entendre que sa formation devait être classée avant le FFS. La SG du PT a aussi réaffirmé que le groupe parlementaire de sa formation ne participera pas aux postes de responsabilité à l'APN, en référence aux postes de la vice-présidence de l'Assemblée et de la présidence des commissions. Par ailleurs, Mme Hanoune a confirmé de nouveau que le PT “ne rejoindra pas l'initiative du parlement parallèle”, qualifiée de dangereuse pour “la souveraineté nationale”. H. A