[Un sandwich bien garni, mais que cache-t-il...?]Un sandwich bien garni, mais que cache-t-il...? Une centaine de cas d'intoxication alimentaire déclarée ce week-end à Mascara. Comme chaque année à la même période, la hantise des intoxications alimentaires resurgit malgré le contrôle et les campagnes de sensibilisation en direction des commerçants et des consommateurs. Ainsi, quelque cent personnes ont été affectées par une intoxication alimentaire lors d'une fête de mariage, a-t-on indiqué samedi auprès de l'hôpital de Tighennif. Cent convives, âgés entre 12 et 65 ans, ayant dîné dans une fête de mariage célébrée dans la nuit de jeudi à vendredi dans la commune de Menaouer (Mascara), ont été intoxiqués, selon la même source, qui a indiqué que l'évacuation de ces personnes vers le service des urgences médicales de l'hôpital Chalabi-Abdelkader de Tighennif s'est poursuivie jusqu'à samedi. Soumis à des vomissements, des douleurs d'estomac et une forte fièvre, ces malades ont été pris en charge au niveau de cet établissement qui a déployé toutes les mesures nécessaires pour soulager les victimes. Un certain nombre d'entre d'elles ont été gardées en observation, alors que l'état de santé certaines d'autres s'est amélioré après avoir reçu les soins nécessaires. Pour combattre ce fléau récurrent, la direction du commerce (DC) avait déjà initié une opération de sensibilisation autour des dangers que peuvent présenter les denrées périssables comme les produits carnés et laitiers et la pâtisserie lorsqu'ils ne sont pas conservés selon les normes. Les glaces, casse-croûte ou pizzas étant les produits les plus consommés en période estivale, les agents de contrôle ont été instruits de se concentrer sur les crémeries, fast-foods, pâtisseries et autres pizzerias. Le constat est que la menace de l'intoxication alimentaire persiste pour plusieurs raisons: faiblesse des outils de contrôle, malgré un train de mesures envisagées par l'Etat pour sa modernisation, notamment par la création de l'Agence nationale de prévention des risques liés à la consommation, manque d'un laboratoire national d'essai, d'une école de formation et de perfectionnement des agents de contrôle et le renforcement des services de contrôle par le recrutement d'agents de niveau universitaire. La situation est alarmante et nous sommes tous concernés sachant que l'Algérie enregistre environ 6000 cas d'intoxications alimentaires par an. Si le rôle des services d'hygiène est de garantir la sécurité sanitaire du consommateur qui s'approvisionne auprès de commerçants parfois véreux, il n'en demeure pas moins que plusieurs cas surviennent dans le milieu familial où sont quelquefois utilisées des provisions mal stockées ou sujets à une chaîne de froid peu crédible. Environ 5000 cas d'intoxication sont enregistrés annuellement au niveau des établissements sanitaires. Ces chiffres, ne représentent, hélas, que les cas déclarés, c'est-à-dire les malades qui arrivent aux structures de santé, car beaucoup d'autres consultent des médecins privés ou se soignent de façon traditionnelle, sachant que le coût d'une simple intoxication alimentaire revient au moins à 1200 DA sans hospitalisation, estime-t-on. Une journée d'hospitalisation revient au minimum à 7000 DA au Trésor d'où l'importance de la prévention. Aussi la prise en charge de ce phénomène nécessite-t-elle une approche pluridisciplinaire rigoureuse.