Les risques d'intoxications alimentaires existent tout au long de l'année. Mais durant la période estivale, ils deviennent plus importants. L'augmentation de ces risques est due aux chaleurs qui favorisent le développement des microbes, à la consommation d'aliments non contrôlés et aux repas collectifs que les personnes prennent lors des fêtes. Mais aussi, il faut dire que l'intoxication est due, notamment à l'inconscience des gens qui se proclament commerçants, qui ne ratent aucune opportunité de profits, même si c'est au détriment de la santé du consommateur, mettant ainsi des milliers de vies en danger. En effet selon les sources des groupements de la Gendarmerie nationale des wilayas de Bordj Bou-Arréridj et Aïn Témouchent, trois tonnes de viandes rouges et blanches abîmées ont été saisies au cours de la semaine dernière par les gendarmes dans les deux wilayas. En outre, pour la wilaya de Aïn Témouchent les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale ont saisi plus de 2 044 kilogramme de poulets, dont 1 544 kg jugés impropres à la consommation et nuisibles à la santé du consommateur. Selon le groupement de gendarmerie la marchandise saisie, qui était transportée dans des conditions d'hygiène déplorables et sans certificat du vétérinaire, était destinée à approvisionner les fêtes de mariage, les colonies de vacances et ainsi que des restaurants. Les produits alimentaires impropres à la consommation ont été détruits, alors que les autres ont été offerts aux centres de vieillesse de la wilaya. Par ailleurs, il est important de souligner que dans la même wilaya, à savoir Aïn Témouchent, 30 enfants ont été victimes la semaine dernière d'une intoxication alimentaire après avoir consommé des sandwiches. Outre cela, et dans le même sillage, les services de la gendarmerie de la wilaya de Bourdj Bou-Arréridj ont récupéré et détruit, sur ordre du procureur de la République, plus de 2 tonnes de viandes rouges périmées. Toutefois, les différentes réglementations et les mesures adoptées en matière de contrôle des produits alimentaires commercialisés en Algérie n'ont pas pu protéger le consommateur algérien des risques d'intoxication, notamment pendant la saison estivale qui se caractérise par les colonies de vacances, les fêtes familiales. Selon des sources du ministère du commerce, environ 148 000 interventions ont été effectuées par des équipes de contrôle. Cette opération a permis d'enregistrer 26 000 infractions ayant donné lieu à 24 000 poursuites judicaires, ainsi que la décision de fermeture de 1 200 locaux commerciaux. Il faut savoir que chaque année entre 3 000 et 5 000 cas d'intoxications alimentaires sont enregistrés en Algérie. La situation est très inquiétante d'autant que la majorité des cas d'intoxications alimentaires échappe au système de surveillance. Les pâtisseries, les laitages et la viande congelée mal conservée et qui échappent à tout contrôle d'hygiène font le plus de victimes. La facilité d'obtention des registres du commerce, le manque de professionnalisme et l'absence de règlements sanitaires et urbanistiques et le manque de textes réglementaires ainsi qu'une absence de contrôle favorisent la commercialisation de produits alimentaires de mauvaise qualité. Il ne reste dans ce contexte qu'à assurer un contrôle efficace des produits alimentaires, un contrôle intégré de la ferme à l'assiette lié aux bonnes pratiques agricoles de fabrication et d'hygiène qui permettra de maîtriser en grande partie les dangers alimentaires.