[Le Mali dévoile les lacunes des Verts] Le manque d'efficacité de Slimani et ses coéquipiers et la fébrilité de la défense sont les raisons du crash. Deux causes reviennent dans les propos des spécialistes pour expliquer la défaite des Verts face au Mali lors du dernier match des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 disputé dimanche dernier à Ouagadougou au Burkina Faso: la première est le manque d'efficacité de Slimani et ses coéquipiers et la fébrilité de la défense algérienne. Pour bien expliquer ces cas, il est intéressant de suivre l'évolution des Verts depuis le début de la partie. Sur le plan du «onze» rentrant par rapport au premier match contre le Rwanda, à Blida, le coach Vahid Halilhodzic a mis sur le banc, Hachoud, suite au retour du capitaine Adlène Guedioura. En attaque, les deux baroudeurs, Rafik Djebbour et Hilal Soudani ont également été mis sur le banc des remplaçants. Vahid a donc bien vu juste en renforçant le milieu de terrain afin de repousser les rushs des Maliens bien prévisibles après leur première défaite face au Bénin à Cotonou (1-0) et de plus, ce sont eux qui reçoivent les Verts à Ouagadougou pour insécurité à Bamako. Slimani donne le ton Les Verts prennent donc le jeu en main et dominent des Maliens qui n'étaient pas encore rentrés dans le match. C'était justement le moment le plus propice pour prendre le large et «tuer» le match pour reprendre le jargon usuel. Mais, c'était sans compter avec le manque de concentration et donc de réalisme des attaquants algériens. A lui seul, Slimani rate deux occasions nettes de plier le match (24e et 25e). Deux minutes plus tard, c'est au tour de son compatriote Sofiane Feghouli de rater une troisième occasion nette puisque son tir passe très près du poteau. Puis, c'est le réveil des Aigles du Mali. Le maître à jouer des Maliens, le joueur du FC Barcelone, Seydou Keïta, redonne confiance à ses coéquipiers et les pousse à réagir. L'équipe drivée par le coach local, Amadou Pathé Diallo, obtient un corner à la demi-heure du jeu. Les Verts étaient bien loin d'imaginer que celui-ci allait leur être fatal. En effet, le cuir est renvoyé de la tête par Mahamadou Ndiaye qui ne se fait pas prier pour remettre les pendules à l'heure (1-1). Jusque-là, les Verts ont donc perdu le meilleur moment pour plier le match. Puis, c'est leur carence qui est vite mise en relief. Des erreurs de marquage flagrantes sont remarquées chez les joueurs du coach bosnien, Vahid Halilhodzic. Et si ce n'est la vista de l'expérimenté gardien de but, Raïs M'bolhi, les Maliens auraient bien pu eux-mêmes prendre l'avantage. En dépit du fait que M'bolhi a une petite responsabilité sur le but, il s'est, tout de même rattrapé en annihilant pas moins de trois occasions de but maliennes. Fatale seconde mi-temps Après la pause, Kalilou Traoré et ses coéquipiers reprennent le jeu pour leur compte. Les Verts n'arrivant pas du tout à combler le vide existant entre la défense et le milieu de terrain. Au même moment, la triplette Kadir-Boudebouz-Feghouli est dépassée par les multiples attaques des Maliens qui reprennent le souffle. Meilleurs gestionnaires de la chaleur suffocante sur la pelouse du stade 4-Août de Ouagadougou, les Drissa Diakhité, Samba Sow et autres Modibo Keita ne se gênent plus en multipliant la pression sur une défense algérienne perdant de plus en plus d'assurance. Les deux récupérateurs, Guedioura et Lacen ne savent plus comment s'y prendre au moment où Bougherra ne pouvait replacer ses coéquipiers pour le bon marquage de ces redoutables attaquants maliens. Et ironie du sort, au moment où Halilhodzic préparait Lemouchia pour faire sa rentrée en jeu pour pallier cette relation milieu-défense et préserver le score, une balle arrêtée vient chambouler tous les plans du coach Vahid. Modibo Keita se trouve inexplicablement seul dans les six mètres héritant de cette balle arrêtée. Et il ne se fait vraiment pas prier pour la loger dans la cage de Raïs M'bolhi offrant ainsi le but de la victoire à son équipe. Révision du plan par Vahid. Il incorpore alors ces deux atouts principaux laissant Lemouhcia sur le banc. Soudani et Djebbour rentrent pour tenter une égalisation, en vain. Il a été dit que les Verts n'exploiteront pas à bon escient les occasions qu'ils se créent et ainsi perdre bêtement ce match, largement à leur portée. Le côté physique a vraiment fait la différence en cette seconde période du match. Le coach Vahid reconnaît en fin de partie que «cette défaite, c'est vrai, fait mal, d'autant que nous étions optimistes avant le coup d'envoi, mais notre naïveté sur balles arrêtées nous a été fatale. Notre équipe est encore un peu inexpérimentée, il manque de temps en temps cette dose de confiance qui fait la différence. Il me reste à féliciter l'équipe malienne pour cette victoire très importante, mais la bataille pour la première place va continuer et rien n'est joué». Ce qui est vrai d'autant qu'il faut désormais faire aussi attention à une seconde équipe en dehors du Mali, à savoir le Bénin. Cette sélection a battu le Mali (1-0) avant d'arracher un nul à Kigali contre le Rwanda (1-1). Ce qui explique la première place qu'elle occupe dans ce groupe, pour le moment. Il reste donc beaucoup à faire pour les Verts jusqu'au prochain match de ce groupe «H» des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. Celui-ci est prévu au mois de mars prochain contre le Bénin au stade Tchaker de Blida. Pour le moment, les Verts doivent donc, au plus vite, oublier cette défaite contre le Mali et ne se concentrer que sur leur match de vendredi prochain face à la Gambie. Halilhdozic doit donc effectuer un très grand travail psychologique pour remettre ses joueurs en confiance pour ce match contre les Gambiens comptant pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2013. Au match «aller», les Verts ont battu la Gambie (2-1) à Banjul.