Melinda Taylor, avocate du CPI, sera libérée si elle fournit des informations sur Mohammed Ismail, l'ancien bras droit de Seif el-Islam El Gueddafi qui est actuellement en fuite. Un groupe islamiste libyen a revendiqué l'attaque à la bombe lancée la semaine dernière contre la mission diplomatique des Etats-Unis de Benghazi, principale ville de l'Est de la Libye, a rapporté le site américain SITE. «Les Brigades du cheikh emprisonné Omar Abdul Rahman» déclarent dans un communiqué que l'attaque du 6 juin visait à venger la mort du numéro deux d'Al Qaîda, le Libyen Abou Yahya al-Libi, tué par un drone américain au Pakistan, précise SITE, spécialisé dans la surveillance des sites islamistes. Le groupe, qui porte le nom d'un cheikh égyptien condamné à la prison à vie aux Etats-Unis, dit aussi que l'attaque dans laquelle un homme a été légèrement blessé répondait également à «des vols de drones américains dans le ciel libyen». Il précise «avoir placé un engin explosif dans un mur du consulat», ajoute SITE. Les Brigades, qui ont aussi revendiqué l'attaque des bureaux du Comité international de la croix-rouge (CICR) à Benghazi en mai, annoncent dans leur communiqué qu'elles diffuseront prochainement les images qu'elles ont prises de l'attaque. Le jour de l'attentat, une source au sein des services de sécurité à Benghazi avait déclaré qu'il avait été revendiqué par un groupe se présentant sous le nom de «Groupe du prisonnier Omar Abdel-Rahman». Le groupe avait laissé des tracts sur place, dans lesquels il menaçait les intérêts américains en Libye, avait ajouté le responsable. Le vice-ministre de l'Intérieur, Ounis al-Charef, avait confirmé la revendication du Groupe du prisonnier Omar Abdelrahman mais minimisé leur capacité d'action. Cheikh Omar Abdel-Rahman, 73 ans, surnommé le «cheikh aveugle», a été condamné en 1995 à la prison à vie par la justice américaine pour des complots visant à attaquer des cibles new-yorkaises et à assassiner l'ancien président égyptien Hosni Moubarak. Il a aussi été cité comme inspirateur des premiers attentats contre le World Trade Center, qui ont fait six morts et un millier de blessés en 1993. Une roquette a été tirée lundi à Benghazi sur un convoi diplomatique britannique dans lequel se trouvait l'ambassadeur, faisant deux blessés parmi les membres britanniques de la sécurité. Par ailleurs et concernant l'avocate australienne, membre de la délégation du CPI, retenue en Libye, les autorités de ce pays ont affirmé que celle-ci sera libérée si elle révèle où se trouve une des figures du régime de l'ancien dirigeant Mouamar El Gueddafi, a indiqué un porte-parole du gouvernement actuel à la télévision australienne. Melinda Taylor sera libérée si elle fournit des informations sur Mohammed Ismail, l'ancien bras droit du fils d'El Gueddafi, Seif el-Islam, qui est actuellement en fuite, a indiqué Mohammed al-Harizi à l'Australian Broadcasting Corporation. «Nous voulons ce type. C'est très important pour nous de l'attraper parce que ce gars est très, très, très dangereux pour nous», a-t-il déclaré. Melinda Taylor fait partie d'une délégation de quatre membres de la CPI venus rendre visite en prison à Seif el-Islam, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité durant la révolution mais que Tripoli refuse de livrer à la Cour internationale. Un responsable du bureau du procureur général libyen a indiqué lundi que les quatre personnes avaient été placées en détention préventive pour 45 jours. Selon les autorités libyennes, Melinda Taylor a tenté de remettre au fils d'El Gueddafi une lettre codée écrite par son ancien bras droit, prouvant qu'elle l'avait rencontré, a indiqué à la télévision australienne Mohammed al-Harizi.