De jour en jour, il se confirme que les nouvelles autorités libyennes ont du mal à contrôler la situation au vu de la multiplication des incidents sur le plan sécuritaire, dont notamment des accrochages entre groupes armés et attaques de sièges d'institutions publiques, et maintenant une mission diplomatique étrangère. La mission diplomatique américaine dans la ville libyenne de Benghazi a été la cible, mardi soir, d'un engin qui a explosé sans faire de victime, a indiqué hier l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli et une source des services de sécurité à Benghazi. Un responsable de la représentation diplomatique US dans la capitale libyenne a affirmé hier, sous le couvert de l'anonymat : “Il y a eu une attaque hier soir contre le bureau des Etats-Unis à Benghazi”, précisant au passage qu'il s'agit d'“un engin explosif improvisé” qui n'a pas fait de victimes. “Les Etats-Unis déplorent l'attaque de leur mission diplomatique à Benghazi”, a-t-il ajouté, tout en précisant que l'ambassade a appelé les autorités libyennes à renforcer la sécurité autour de ses locaux en Libye. Dans le même ordre d'idées, une source des services de sécurité à Benghazi a confirmé l'attaque, précisant qu'elle a été revendiquée par un groupe se présentant sous le nom de “Groupe du prisonnier Omar Abdel-Rahman”, qui a laissé des tracts sur place, dans lesquels il menace les intérêts américains en Libye. Selon la même source des services de sécurité, le groupe du prisonnier Omar Abdel-Rahman, du nom du cheikh égyptien Omar Abdel-Rahman condamné à la prison à vie aux Etats-Unis, a également revendiqué une attaque à la roquette perpétrée le 22 mai contre les locaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Benghazi. De son côté, l'ambassade des Etats-Unis a indiqué qu'elle n'avait pas d'information au sujet d'une quelconque revendication. Quant au Conseil national de transition (CNT), qui dirige la Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, il a indiqué que les autorités tentaient d'obtenir plus d'informations au sujet de l'attaque. “Nous condamnons ces actes”, a déclaré le porte-parole du CNT, Mohammed Al-Harizi. Il y a peut-être lieu de faire le parallèle avec l'annonce par Washington de la mort du numéro deux d'Al-Qaïda, le Libyen Abou Yahya Al-Libi, tué dans une attaque de drone au Pakistan. Al-Libi, considéré comme l'un des principaux théoriciens d'Al-Qaïda, était apparu à plusieurs reprises ces dernières années dans des messages vidéo du réseau extrémiste. En mars 2011, il avait exhorté les rebelles libyens à poursuivre leur offensive contre le régime Kadhafi. Cheikh Omar Abdel-Rahman (73 ans), surnommé le “cheikh aveugle”, a été condamné en 1995 à la prison à vie par la justice américaine pour des complots visant à attaquer des cibles new-yorkaises et à assassiner l'ancien président égyptien Hosni Moubarak. Il a aussi été cité comme inspirateur des premiers attentats contre le World Trade Center, qui ont fait 6 morts et un millier de blessés en 1993.