[Les trois partis de cette coalition comptent jouer la carte de l'opposition]Les trois partis de cette coalition comptent jouer la carte de l'opposition Les trois partis de l'Alliance de l'Algérie verte comptent jouer la carte de l'opposition au sein de l'APN. Comme attendu, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), composée des trois partis islamistes, le MSP, les Mouvements El Islah et En Nahda, a décidé de boycotter toutes les instances de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette décision annoncée, hier, à l'occasion de la réunion des bureaux nationaux des trois partis, qui s'est déroulée au siège du MSP à Alger, était dans l'air depuis l'installation de la nouvelle APN, le 26 mai dernier. Lors de cette installation, les députés de l'AAV avaient brandi des pancartes rouges pour dénoncer la fraude électorale dont ils se disent avoir été victimes lors des législatives du 10 mai 2012. De ce fait, les trois partis de cette coalition comptent jouer la carte de l'opposition au sein de cette assemblée qui manque, selon eux, «de crédibilité à cause de la fraude». Ils promettent de brandir davantage de cartons rouges. «Nous sommes déterminés à proposer un ensemble de projets à même de rendre au pouvoir législatif son rôle», a déclaré le président du MSP, Bouguerra Soltani, lors de son intervention. M. Soltani a énuméré les quatre premières offensives du groupe parlementaire de l'AAV. Il a annoncé que les députés de l'Alliance verte proposeront un projet de constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur la fraude électorale du 10 mai dernier. Le groupe parlementaire de l'AAV remettra également sur la table le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme. Ce projet a fait, il y a deux ans, couler beaucoup d'encre lorsqu'un député FLN l'a proposé avant d'être bloqué par le gouvernement. Le troisième acte, c'est de proposer la réduction des salaires des députés tandis que la quatrième proposition concerne une commission d'enquête sur le niveau d'instruction des parlementaires.Cette dernière démarche viserait à disqualifier, notamment les députés du FLN dont le parti est accusé d'avoir recruté dans ses listes électorales des analphabètes et des incompétents. Le groupe parlementaire de l'AAV s'est démarqué, en outre, de toute responsabilité quant à l'adoption par l'APN de lois dont le contenu choquerait l'opinion, notamment la nouvelle Constitution. Il incombe, en revanche, toute la responsabilité aux partis dominant la chambre basse du Parlement (FLN et RND). Les responsables de l'AAV ont annoncé également la non-participation au prochain gouvernement. Objet de polémique au sein du MSP qui compte quatre ministres au sein de l'Exécutif, M.Soltani a expliqué que cette décision n'implique pas la démission de ses ministres étant donné que la décision concerne le prochain gouvernement. Les leaders des trois partis islamistes sont revenus, dans leur allocution, sur les élections législatives du 10 mai dernier, les qualifiant de mascarade. Le secrétaire général du Mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, a dénoncé le détournement et la confiscation de la volonté populaire, estimant que les élections n'étaient ni propres ni démocratiques. M.Akkouchi a averti contre toute dérive en raison de la fraude électorale. Pour sa part, le président du Mouvement En Nahda a considéré que le 10 mai 2012 «n'était pas une fête pour les Algériens, ni un autre 1er Novembre, mais un vrai fiasco et une mascarade électorale». M.Rebaï a indiqué, que le pouvoir a fait rater aux Algériens l'occasion de mettre en place un Parlement à la hauteur d'une Constituante en provoquant une catastrophe «très dangereuse» pour l'avenir du pays. Dénonçant la fraude électorale à laquelle a assisté la justice et les corps constitués, l'orateur a rappelé que le rapport de la Commission nationale de la surveillance des élections (Cnisel) a conclu que les élections ont perdu leur crédibilité. Il ajouté que les députés de l'AAV sont des députés «hallal» et non «haram». Le président du MSP, Bouguerra Soltani, considère pour sa part que parmi les pires résultats des législatives est celui d'avoir déçu les citoyens quant à toute possibilité de changement à travers les urnes. M.Soltani s'est demandé quelle facture payer à l'étranger en contrepartie de sa caution aux élections législatives.