L'Alliance verte: un optimisme démesuré L'Alliance verte n'a pas omis d'afficher un optimisme «béat», s'appuyant sur on ne sait quel sondage ou étude. Comptant sur une forte abstention des citoyens et la constance et la fidélité infaillible du vivier électoral d'où ils puisent leurs sympathisants et militants, les islamistes dits «modérés» sont les seuls qui croient tirer leur épingle du jeu. Même «si les enjeux de cette élection se trouvent ailleurs, la recomposition d'une nouvelle carte politique par le haut semble se dessiner», selon les observateurs. Les islamistes, comme de coutume, arborent un masque requinqué. Ils font semblant de croire qu'ils ont une longueur d'avance sur leurs concurrents de même obédience, eux qui ont franchi l'étape des listes communes. Sans la moindre retenue, ils se placent comme les seuls à même de tirer profit de la conjoncture régionale ou des effets de révolutions faites ailleurs au-delà des frontières. Encouragés par le triomphe électoral de leurs pairs en Tunisie, en Egypte et au Maroc, les islamistes se réclamant de la confrérie des Frères musulmans, se voient déjà obtenir un bon score voire la majorité dans la future Assemblée. Pour éviter de retomber dans le même cas de figure de 1991 et créer un équilibre au sein de la prochaine chambre basse et ne pas permettre aux islamistes de la dominer, les autorités et tous les partis exhortent les citoyens à aller voter en masse. Toutefois, et du fait que l'actuelle Loi fondamentale laisse le choix au chef de l'Etat de désigner le Premier ministre, à moins d'un «printemps» à l'algérienne, le futur «PM» ne sera pas forcément issu de la mouvance islamiste. «Le chef de l'Etat peut désigner un islamiste issu de l'APN ou un autre d'une autre mouvance ou une personne non membre de l'APN, et le programme du gouvernement ne sera que le programme du Président», expliquent les observateurs. Dans ce contexte, Bouguerra Soltani a déclaré: «Nous sommes pour un régime parlementaire, et non pour un régime présidentiel comme c'est le cas actuellement, et nous allons faire campagne pour modifier la Constitution.» Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, de son côté, a écarté l'éventualité d'une large victoire d'un seul parti aux élections législatives du 10 mai. Les partis de l'Alliance verte islamiste ont affirmé récemment dans leurs discours électoralistes qu'ils étaient sûrs de remporter les élections législatives. «Nous sommes certains de notre victoire que ce soit par K-O. ou aux points» (???) a déclaré le chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Bouguerra Soltani. Cet ex-membre du gouvernement, dont de nombreux ministres de son parti en font toujours partie, souhaite partager son règne avec le FLN de Belkhadem qu'on a accusé de vouloir islamiser l'ex-parti unique. En «illuminé» qu'il est, M.Soltani n'est pas allé jusqu'à évoquer le nombre de sièges que pourraient remporter les islamistes si, indique-t-il, les élections législatives prévues aujourd'hui, «sont honnêtes et non entachées de fraude». Je «préconise» que le «classement» se fasse entre trois forces qui sont: «Nous» (l'Algérie verte), le parti traditionnel (le Front de libération nationale - FLN) et les indépendants», a ajouté M.Soltani. Il pense que la nouvelle génération lui est totalement acquise. «Les Algériens veulent changer la génération de la guerre par une nouvelle génération.» Et «la mieux organisée de cette nouvelle génération est celle du courant islamiste», a-t-il expliqué. Sur la même longueur d'onde que le leader de la principale formation de cette coalition, Hamlaoui Akkouchi, président du Mouvement El Islah, a été plus catégorique déclarant: «Nous n'accepterons pas autre chose que la première place.» De son côté, Abderezak Mokri, le coordinateur des élections pour la liste «Algérie verte» a affirmé que «le peuple allait écarter le Premier ministre et son parti le Rassemblement national démocratique (RND), tout comme il allait vaincre la majorité parlementaire du FLN». Selon certains analystes, «le citoyen algérien accorde très peu d'intérêt aux élections dans son pays, particulièrement les législatives. L'image de l'élu est mal vue par les électeurs. Le député est souvent assimilé à un affairiste courant derrière le business, une opportunité pour faire fructifier ses gains». D'où, il est attendu un faible taux de participation.