[Planifier et commanditer un assaut sur une caserne située au centre d'une grande agglomération est un indice suffisant pour douter du nombre réduit des terroristes]Planifier et commanditer un assaut sur une caserne située au centre d'une grande agglomération est un indice suffisant pour douter du nombre réduit des terroristes Hier matin, des sources faisaient état de deux policiers tués et quatre autres blessés. La ville des Ouacifs a été assiégée et attaquée durant la nuit de vendredi à samedi par un important groupe terroriste. Une cinquantaine d'éléments armés ont, en effet, pris pour cible, à partir de 20h, un cantonnement de la police judiciaire. Situé au centre-ville, le bâtiment a été durant près de deux heures, la cible de tirs des terroristes armés de mortiers (heb-heb) et d'armes automatiques. Hier matin, des sources faisaient état de deux policiers tués et quatre autres blessés. Deux citoyens, un homme et une femme, auraient été également blessés. De leur côté, les citoyens habitant la ville des Ouacifs et ses environs affirmaient, hier matin, avoir vécu une nuit de terreur indescriptible. Une attaque de cette envergure, cela fait longtemps que les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou n'en ont pas connu. Selon des sources locales, les terroristes étaient environ une cinquantaine. Vers 20h, un groupe a pris d'assaut la brigade de la Bmpj située au centre-ville. Certains habitants, pris de panique, ont carrément improvisé des caches. Ils entendaient des tirs de mortiers (heb-heb) venir de la colline qui a vraisemblablement donné accès aux assaillants. La riposte des policiers n'était pas de moindre intensité. Ils auront résisté jusqu'à l'arrivée des renforts de la Gendarmerie nationale et de l'armée, une demie-heure plus tard. Les terroristes, selon toute vraisemblance, ont minutieusement planifié leur assaut. Simultanément, au siège de la Bmpj, un autre groupe s'était positionné à l'entrée de la ville. Les militaires et les gendarmes, venus en renfort, ont essuyé des tirs pour retarder leur arrivée. Au même moment, d'autres sources font état d'une attaque terroriste aux alentours du barrage de Takhoukht. Des militaires postés au barrage ont essuyé des tirs d'un groupe terroriste vraisemblablement travaillant en coordination avec les assaillants de la caserne des Ouacifs. Les hostilités ont duré près de deux heures. Aucun bilan n'a filtré sur d'éventuelles pertes du côté des terroristes qui se sont retirés dans la forêt. Seul indice de la direction des assaillants, un échange de tirs entre des militaires et des individus armés au niveau d'un barrage à Yattafen, localité située à près de dix kilomètres des Ouacifs. Aux alentours de la caserne, les habitants affirmaient hier avoir passé une nuit cauchemardesque. Une ambiance de guerre vécue par la population dans le noir, l'électricité ayant été coupée par les terroristes avant l'assaut. Vue sous un autre angle, l'attaque terroriste de la nuit de vendredi soulève une certaine interrogation. Un assaut de cette envergure mené par un aussi grand nombre de terroristes laisse planer le doute quant au caractère résiduel de ce phénomène. N'est-ce pas là une preuve, malgré la riposte vigoureuse des forces de sécurité, que les terroristes peuvent encore mener des actions spectaculaires et de cette envergure. Planifier et commanditer un assaut sur une caserne située au centre d'une grande agglomération avec une cinquantaine d'éléments est un indice suffisant pour douter du nombre réduit des terroristes qui agissent en Kabylie. Par ailleurs, l'assaut d'envergure en question serait une manière de desserrer l'étau autour des groupes acculés par les forces de sécurité fortement déployées ces derniers jours dans l'Akfadou. Enfin, le cauchemar vécu par les populations des Ouacifs est partagé par toutes les populations de la wilaya. Des actions terroristes sont signalées chaque semaine dans différentes localités. La dernière est celle qui a vu deux militaires blessés dans l'explosion d'une bombe artisanale à Azazga. La ville littorale d'Azeffoun a également vu sa paisible saison estivale secouée par des actions terroristes qui ont visé les éléments de l'ANP. Notons enfin, que le bilan de cette attaque qui a visé la caserne de la Bmpj des Ouacifs a été obtenu dans la matinée.