Les cours du pétrole étaient mitigés mardi matin en Asie, le soulagement apporté par la victoire de la droite pro-européenne en Grèce ayant été nettement tempéré par les inquiétudes à propos de l'Espagne. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet perdait 13 cents US à 83,14 USD, dans les échanges matinaux. Le baril de Brent de la mer du Nord échéance août s'appréciait de 10 cents US à 96,15 USD. La victoire à l'arraché de la droite pro-euro aux législatives en Grèce dimanche, qui éloigne temporairement le spectre d'une sortie du pays de la zone euro, n'a pas suffi à rassurer les marchés. Lundi, les taux que devait payer l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, pour se financer à dix ans atteignaient un nouveau record à plus de 7%, un niveau jugé insoutenable sur la durée. «Les taux des obligations espagnoles ont atteint un record, rappelant aux investisseurs que l'économie de la région reste fortement sous pression », ont souligné les analystes de Phillip Futures dans une note. «Le poids qui pèse sur le marché, c'est ce qui se passe en Europe », a renchéri Nick Trevethan, chez ANZ Research. Confrontée à une pression extrême des marchés comme de ses partenaires européens, l'Espagne a été contrainte de lancer le 9 juin un appel à l'aide pour ses banques, asphyxiées par leur exposition à l'immobilier. Mais l'annonce d'un plan de sauvetage, sous forme d'un prêt pouvant atteindre cent milliards d'euros, n'a pas apaisé les esprits. Ses contours restent flous, son montant reste à chiffrer, et Madrid se retrouvera de fait sous étroite surveillance de l'Europe et du Fonds monétaire international, contrainte de respecter scrupuleusement ses engagements en matière de réformes structurelles. Une aggravation de la crise en Europe risque fort de réduire la demande en brut et de peser ainsi sur les cours du pétrole. Les inquiétudes sur l'Espagne avaient déjà pesé sur les cours lundi. Le baril de «light sweet crude » (WTI) pour livraison en juillet avait reculé de 76 cents par rapport à vendredi, à 83,27 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, avait terminé à 96,05 dollars, en baisse de 1,56 dollar.