Il est question de rééchelonner les dettes fiscales des boulangers. C'est un responsable du ministère du Commerce qui, selon l'APS, l'a affirmé jeudi dernier. Ces dettes seraient, chez beaucoup de boulangers, importantes, précise le même responsable. Il ne dit pas pourquoi elles sont importantes. Sachant que ces métiers ne sont pas surimposés, il ne reste que l'accumulation par négligence. Quelle que soit la cause, c'est le vent de la rahma qui souffle à la veille du mois de Ramadhan. Mais attention, il est prévu une période de probation ou mise à l'épreuve. Ce rééchelonnement n'interviendra, probablement qu'après le mois sacré. Deux réunions ont déjà eu lieu sur le sujet mais «le calendrier de rééchelonnement ne sera prêt qu'à la 3e ou 4e rencontre», ajoute le responsable, sans donner l'autre calendrier, celui des rencontres. Ce qui, tout de même, doit remonter le moral de nos boulangers pour faire tourner leur production à plein régime. Une autre mesure est annoncée. Celle de doter, à crédit, les boulangeries de groupes électrogènes. Ainsi, délestages ou pas, la production de nos boulangers est mise à l'abri. C'est lundi prochain que la convention devrait être signée entre l'Union nationale des boulangers, la Badr et deux entreprises nationales qui fourniront les groupes. Le crédit prévu défie toute concurrence. Le montant peut aller jusqu'à 100 millions de centimes tandis que le remboursement s'étalera sur 10 ans. Ces mesures viennent s'ajouter à la réduction de l'impôt forfaitaire unique (IFU) qui est passé de 12 à 5%. La taxe sur l'environnement a également été supprimée pour les boulangers. De quoi calmer nos artisans puisqu'ils ont annulé le sit-in devant le siège du ministère du Commerce, qui était prévu mardi prochain. Calmer seulement, car on apprend que leurs revendications portent également sur la baisse du prix de la farine et sur celle du poids autorisé pour la baguette. Ils veulent plus de gains, c'est légitime. Gagner sur la quantité ne suffit pas. Des chiffres avancés par la Fédération nationale des boulangers font état d'une consommation de «49 millions de baguettes de pain quotidiennement, soit une baguette et demie par personne». Un production qui nous classe au 4e rang après les Etats-Unis (plus de 300 millions d'habitants), la France (qui compte le double de notre population) et les Philippines (près de 100 millions d'habitants). Ces différences de populations nous placent inévitablement au premier rang des consommateurs de pain par habitant. Avec toute cette production et il s'est trouvé des boulangers qui ont mis la clé sous le paillasson. 3000 d'entre eux ont, selon l'UNB, baissé le rideau au cours des dix dernières années. Ce qui tient difficilement la route au regard de la loi du marché. Celles de l'offre et de la demande. L'Ansej serait bien inspirée de conseiller le créneau aux jeunes créateurs d'entreprises. Après la quantité, qu'en est-il de la qualité? Le moins que l'on puisse dire est que celle-ci, à de très rares exceptions, n'est pas au rendez-vous. C'est simple, le pain peut changer de forme, long, rond, espagnol ou en forme de croissants pour le petit-déjeuner, c'est toujours avec la même pâte. La même saveur. Ce qui ne décourage pas l'UNB qui organise, en juillet prochain, un concours national pour choisir les professionnels qui iront participer au concours international des boulangers prévu en France, en février 2013. On attend les résultats finaux avec impatience. Ceci pour dire que nous sommes bien contents pour les boulangers de bénéficier des mesures qui leur permettront de gagner de l'argent, mais on aurait été encore plus contents s'ils pensaient un peu plus à nous, les consommateurs. En nous offrant une plus grande variété de pâte à pain et surtout de qualité. Pour passer, comme eux, un bon Ramadhan!