Au moins 35 personnes ont été tuées ces dix derniers jours par des mines posées par des combattants d'Al-Qaïda dans la province d'Abyane, dans le sud du Yémen, d'où ils avaient été chassés par l'armée, ont déclaré samedi des responsables locaux. "Les explosions de mines à Zinjibar ont provoqué la mort de 27 personnes" depuis que l'armée, soutenue par des milices locales, a repoussé les combattants d'Al-Qaïda de la capitale d'Abyane le 13 juin, a déclaré l'adjoint au maire de la ville, Ghassan Cheikh. Il a affirmé que l'armée n'était, pour le moment, pas parvenue à déminer l'ensemble des zones concernées, ajoutant que des mines avaient été placées dans la plupart des rues de Zinjibar. La majeure partie des habitants de Zinjibar, déplacés à Aden pendant les combats, n'ont pas pu "encore rentrer chez eux" a-t-il ajouté. Huit autres civils ont été tués dans des explosions similaires dans les faubourgs de Jaar, également située dans la province d'Abyane et qui fût l'un des principaux bastions d'Al-Qaïda pendant près d'un an, a affirmé un militant des droits de l'Homme, Wahid Abdoullah. Al-Qaïda avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du Yémen. Les combattants avaient alors pu prendre le contrôle de la majeure partie de la province d'Abyane. Mais le 12 mai, l'armée avait lancé une offensive pour reprendre la province. Aidés de miliciens, elle était parvenue à réoccuper les zones perdues, à l'exception de la ville de Mahfad. Vendredi, le nouveau commandant en chef de la zone militaire sud, le général de division Nasser al-Taheri, a promis de continuer à lutter contre Al-Qaïda, selon l'agence de presse Saba. Le général Taheri remplace le général Salem Ali Qoton, tué lundi dans un attentat suicide revendiqué par Al-Qaïda. Le général Qoton avait été chargé par le président Abd Rabbo Mansour Hadi de conduire l'offensive lancée le 12 mai et qui avait permis, un mois plus tard, de déloger les combattants d'Al-Qaïda de leurs fiefs.