M. Osmane estime que cette décision reste verbale. La nouvelle mesure entreprise par le gouvernement qui consiste en l'augmentation substantielle des salaires des enseignants de l'éducation ne semble guère calmer les protagonistes du mouvement de grève des Pest, qui apparemment ne cèdent à aucune tentative «transitoire» de régler le conflit tant qu'ils ne partagent pas la table des négociations. Contacté par nos soins, le président du conseil des lycées d'Alger, M.Osmane, estime que cette décision reste verbale du moment qu'aucun document officiel signifiant cette augmentation n'a été rendu public par le gouvernement. Il ajoute que «les décisions qui sont confectionnées sans que les concernés en l'occurrence les enseignants grévistes soient associés, aboutissent incontestablement à un échec». Toutefois, M.Osmane se réjouit du changement qu'a provoqué le mouvement de mobilisation sur l'attitude de la tutelle qui a été «acculé à augmenter les salaires grâce à cette pression. Pour nous ça ne peut être qu'une victoire» estime-t-il. Seulement, la détermination des grévistes à faire valoir toutes leurs revendications notamment le statut particulier et la retraite n'a pas été freinée par cette décision «nous continuons notre lutte jusqu'à satisfaction totale des doléances», martèle le SG. Revenant sur le sujet de la légitimité du Cla, M.Osmane, estime que les pouvoirs publics exercent de la discrimination dans la délivrance des récépissés d'enregistrement. «On n'avait pas l'intention de constituer un syndicat, on avait seulement l'envie de réhabiliter le statut de l'enseignant mais la tutelle nous a poussé à nous organiser en une telle organisation afin de déjouer notre mouvement mais en vain». Ceci dit, abandonner l'idée de se constituer en syndicat aprés tout ce chemin n'effleure à aucun moment l'esprit des adhérents du Cla, laisse entendre l'enseignant. Pour ce qui est de la grève décrétée par la Fnte pour le 16 novembre prochain jusqu'au 19, le SG du Cla entretient l‘idée d'un conflit au sein de cette fédération. «On a appelé à une grève sans consultation préalable de la base, ceci entend que la décision émane de quelques personnes qui sont en train de manoeuvrer». Pour ce qui est de la réaction du Cnapest, principal meneur de la grève des Pest, M.Mériane, son président, estime que son syndicat n'est au courant de rien concernant les nouvelles mesures du gouvernement. «Je ne suis pas au courant de cette décision», se contente-t-il de dire. Avant d'ajouter: «Les enseignants sont déterminés à aller jusqu'au bout». Du côté de la tutelle, le conseiller auprès du ministre nous a informé que ce département a, initié, suite au préavis de grève de la Fnte, une série de séances de travail afin de négocier les augmentations de salaire. D'autres rencontres sont prévues entre les syndicats agréés notamment l'Unpef et les trois commissions de travail qui, selon notre interlocuteur ont finalisé leur travail. Les résultats de toutes ces rencontres seront connus en fin de semaine, nous déclare-t-il. Mêmes propos avancés par M.Khoulalene, membre de la Fnte, qui a déclaré que cette rencontre avec la tutelle servira à désamorcer la crise qui a sévi dans ce secteur et ce, à travers les négociations. «L'aboutissement des négociations déterminera notre prochaine démarche à savoir maintenir ou annuler la grève», laisse-t-il entendre. Par ailleurs, un rassemblement devant l'Ugta a été tenu, hier, par les parents d'élèves en réponse à l'appel de l'union des associations des parents d'élèves de la wilaya d'alger. Ce rassemblement se veut une occasion pour déplorer la situation qui prévaut dans le secteur et dont les seuls perdants restent les élèves. «Les élèves sont oubliés, le droit à la scolarisation est banalisé, il y a atteinte à des mineurs», clame le président de l'union lors de ce rassemblement.