Lorsque vous payez cash un véhicule neuf et que le concessionnaire vous fait signer un document mentionnant qu'il ne sera pas disponible avant 3 ou 6 mois, on appelle cela de l'arnaque. «Un citoyen qui s'était acquitté des frais d'achat d'un camion de 5 tonnes, a eu la désagréable surprise d'apprendre que la charge utile du véhicule qui lui avait été remis n'était que de 3,5 tonnes», a révélé M. Touati, consultant et membre de l'Association de protection et orientation du consommateur, lors de la conférence organisée, hier, au Centre de presse du quotidien El Moudjahid. Cette arnaque n'est malheureusement pas un cas isolé. Selon lui, «les concessionnaires ne jouent pas le jeu et font une publicité mensongère pour écouler leurs produits.» Citant l'exemple de ce distributeur qui vous garantit de réceptionner le véhicule pour lequel vous vous êtes porté acquéreur dans un délai d'un mois, alors qu'il ne sera disponible que dans trois ou six mois, l'orateur dénonce ce marché de dupes qui va à l'encontre des règlements et lois sur la concurrence en vigueur. Pour le président de l'association, c'est le non-respect des clauses en matière d'achat et de service après-vente qui pénalisent le plus le consommateur. Enumérant une après une les erreurs contenues dans les contrats d'achat de véhicules neufs, Mustapha Zebdi s'est dit scandalisé et se demande pourquoi les concessionnaires foulent au pied les droits des acheteurs. «Dix clients qui avaient payé cash l'achat d'un véhicule, ont été obligés de s'acquitter de 25 millions de centimes supplémentaires, sous prétexte que le prix dudit véhicule avait augmenté», a-t-il confié. Tout en indiquant que de telles pratiques sont illégales et que c'est au concessionnaire de supporter le surplus en cas d'augmentation du prix du véhicule après la transaction, le président de l'Apoce a cité l'exemple de ce client dont le véhicule est tombé en panne sèche, après avoir effectué seulement 8 km. «Le règlement prévoit l'équivalent en carburant d'une distance de 50 km. Ce n'est pas normal qu'un véhicule neuf puisse tomber en panne après avoir effectué à peine quelques kilomètres.» Que dire alors du service après-vente sinon qu'il est souvent renvoyé aux calendes grecques. «Un client qui s'est présenté chez un concessionnaire pour une première révision, a été obligé de revenir plus de deux mois plus tard pour la faire.» Selon notre interlocuteur, les rendez-vous ne doivent pas dépasser une semaine. A une question sur le nombre de concessionnaires agréés, Mustapha Zebdi a tout d'abord indiqué que la plupart sont des distributeurs ou importateurs avant de préciser que seuls cinq concessionnaires sont établis en Algérie et méritent ce qualificatif. Pour les faux, il interpelle les pouvoirs publics afin qu'on leur suspende ou qu'on leur enlève l'agrément au vu de toutes les infractions qu'ils ont commises et qui pénalisent lourdement les consommateurs.