les délégués soutiennent que l'augmentation doit être de 100 %. Comme prévu, le Cnapest a tenu hier une assemblée générale qui a été suivie d'une réunion du bureau national à travers lesquelles il a été décidé de reconduire la grève à sa cinquième semaine consécutive et ce après consultation des différents délégués de wilaya présents à ces rencontres. Des propositions ont été émises par les adhérents à ce sujet, notamment la possibilité d'étaler la grève sur deux à trois semaines au lieu de la renouveler chaque semaine. Ceci dénote que les grévistes perdent tout espoir d'un dénouement rapide de la crise. Par ailleurs, il a été décidé la saisie des instances internationales telles les ONG de l'ONU, le BIT ainsi que le bureau international du travail d'Afrique afin, explique-t-on, «d'internationaliser cette affaire». Réagissant ainsi, le Cnapest se considère comme étant un syndicat déjà agréé du moment que son poids pèse lourd au sein de la base. «Le taux de suivi de notre grève dépasse les 98% à travers le territoire national, certaines localités ont été paralysées totalement», indique un délégué. Revenant sur la question des salaires, les délégués, à l'unanimité, soutiennent que l'augmentation doit être de 100 %, aucune alternative ne sera acceptée. «Nous revendiquons une augmentation de 100 % avec effet rétroactif, et ce, à partir de la date du dépôt de la plate-forme», insistent-ils. Pour sa part, le ministère du Travail par la voix de son directeur des relations de travail, M.Lazhar Ben Ahcen, a tenu, hier, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne, à clarifier les motivations qui ont poussé son département à refuser de livrer le récépissé d'enregistrement au Cnapest. «Afin d'éviter toute équivoque, je tiens à préciser que le refus est d'ordre purement administratif, à aucun moment nous n'avons évoqué le motif politique», insiste M.Ben Ahcen. Selon ce responsable, cette organisation a violé les lois 90-14 et 90-02 relatives respectivement au droit syndical et à la grève. «Cette organisation a pris des dispositions contraires à la politique syndicale et au principe démocratique, notamment par son appel à la grève sans être agréée», estime le directeur. Répondant aux accusations du Cnapest qui soutient que le ministère a tenté d'acculer le syndicat en refusant de l'agréer, M.Ben Ahcen explique d'abord que ces arguments n'ont aucun fondement et qu'il n'y a pas de délai pour répondre à la demande d'agrément des postulants du moment que ce procédé dépend de «l'évolution de l'étude du dossier et de la prise en charge des observations soumises aux organisations désirant se convertir en syndicat». Le Cnapest et le CLA ne sont pas les seuls syndicats à contester la grève décrétée par l'Ugta. Ainsi, les fédérations nationales du secteur de l'éducation affilié au Snapap, ont, à travers une déclaration rendue publique hier, mis en garde leurs adhérents et partisans des ruses qui se cachent derrière l'appel à la grève de la Fnte. Ce débrayage qualifié de honteux a pour but, estime-t-on dans le communiqué, d'arrêter l'hémorragie qui affecte actuellement cette fédération. Cette grève a également des visées politiques qui consistent en «la destruction du mouvement de protestation des PES». La fédération de par son nouveau «comportement», qui, mentionne-t-on, est contraire à ce qu'elle a soutenu initialement comme sa condamnation à la grève et son soutien à la tutelle, vise à récupérer sa place de leader et de se replacer sur la scène syndicale. Par ailleurs, ces fédérations lancent un appel à tous les responsables afin qu'ils prennent conscience de la situation et ainsi prendre en considération les revendications de tous les employés des trois paliers sans aucune ségrégation. «Sinon les trois fédérations entameront un débrayage illimité dont la date sera connue après l'Aïd», lit-on dans le communiqué. Afin, il est utile de remarquer que quelques CEM et primaires de certaines wilayas telles Sétif, Chlef, Tizi Ouzou et Taref, ont décrété une grève pour aujourd'hui et demain afin de se démarquer de la Fnte qui a appelé à un débrayage à ses paliers ainsi que du secondaire, du 16 novembre jusqu'au 19.