Il y aura la création d'un permis de séjour d'une durée de trois ans en plus des régularisations au cas par cas. Le gouvernement socialiste français vient de prendre le taureau par les cornes en s'attaquant au dossier de la régularisation des sans-papiers, sujet aux grandes polémiques à l'Hexagone. Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé hier, une circulaire sur la régularisation au cas par cas des sans-papiers, excluant dans un entretien au journal Le Monde de dépasser le chiffre d'environ 30.000 par an, que réalisait l'ex-gouvernement de droite. C'est dans un entretien au Monde que M.Valls a dévoilé la nouvelle politique migratoire que la France compte mener, annonçant un florilège de nouvelles mesures. Ces dernières comprennent, notamment la création d'un permis de séjour d'une durée de trois ans. Sur l'épineux dossier des régularisations, l'ancien maire d'Evry s'est montré sans concession et plus rigoureux que ne le croyaient ses rivaux de droite. «Etre de gauche, ce n'est pas régulariser tous les sans-papiers», répond-il au quotidien Le Monde. La circulaire qui vient d'être publiée ne précise pas les critères «de régularisation est donc en préparation», a déclaré le ministre en insistant par ailleurs, qu' «il n'y aura pas de régularisation massive». Il a précisé que les critères sont «les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants». «Les régularisations doivent se faire en s'appuyant sur des critères précis, objectifs, à la fois pour ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national et nos compatriotes», a expliqué le ministre. Selon lui «les critères ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n'ont pas été appliqués de manière uniforme sur l'ensemble du territoire par le précédent gouvernement». «Je veux mettre fin à l'arbitraire, mais les personnes susceptibles d'être éloignées, et il y en aura, doivent être traitées dignement et d'être en mesure de faire valoir leurs droits», a souligné le ministre. Il a, par ailleurs, écarté une régularisation plus ample que les 30.000 par an réalisée sous Nicolas Sarkozy qui militait pour une réduction des flux: Aujourd'hui la situation économique et sociale ne permet pas d'accueillir et de régulariser autant que certains le voudraient. «C'est ma responsabilité de ministre de l'Intérieur de le dire. Je l'assume», a affirmé Manuel Valls. Se défendant d'être «le Monsieur Sarkozy» du gouvernement de gauche, le ministre estime que la politique de l'ex-chef de l'Etat a été marquée par l'idée que l'immigré est responsable des problèmes des Français. Etre de gauche, ce n'est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse. Il faut mener une politique républicaine (à) tenir compte de la situation économique et sociale du pays et poser effectivement des critères. «La politique que j'applique n'est pas celle de Manuel Valls, c'est celle du président de la République et du Premier ministre», a-t-il insisté. Le ministre a annoncé une autre circulaire pour mettre fin à la rétention des familles, une autre pour faciliter les naturalisations qui ont chuté de 40% entre 2010 et 2011 et une loi pour créer un nouveau titre de séjour de trois ans.