Le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy, a annoncé, hier, dans une interview accordée au Figaro, que 6000 à 7000 étrangers en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés en France devraient obtenir une régularisation, ouverte dans le cadre de la circulaire du 13 juin dernier. M. Sarkozy a déclaré, en outre, que le nombre de demandes de régularisation enregistré est de l'ordre de 14 000 demandes. Les préfets ont, d'ores et déjà, délivré des titres de séjour à 580 personnes et les ont refusés à 700 autres. Les demandeurs auront leur réponse à la fin du mois d'août. Le ministre de l'Intérieur a dressé une liste de six critères que doivent remplir les candidats pour être régularisés. M. Sarkozy indique que les préfets vont procéder à une appréciation au cas par cas. Pour le ministre, un seul critère ne suffit pas. Par exemple, un enfant scolarisé en France depuis 2005 mais dont un des parents vit à l'étranger avec tous ses frères et sœurs ne remplit pas les conditions nécessaires. Au total, les services du ministère de l'Intérieur prévoient ne pas dépasser les 20 000 demandes. La proportion de la régularisation est estimée à 30%, soit entre 6000 et 7000 personnes. Le ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de tirer sur les socialistes et leur politique de l'immigration. « Ce n'est pas moi, en effet, qui ai créé les familles de sans-papiers ! En 1997, le gouvernement de Lionel Jospin a régularisé 80 000 étrangers qui, aussitôt, ont fait venir leur famille. » Dans ce contexte, les chiffres des demandes d'asile parlent d'eux-mêmes. En 1997, la France a enregistré 20 000 demandes d'asile. Ce nombre a quasiment doublé chaque année pour atteindre 82 000 fin 2002. « Pendant que les dossiers d'asile étaient instruits, les familles se sont installées, les enfants ont été scolarisés... Voici la bombe à retardement que nous ont laissée les socialistes », assène M. Sarkozy, en ajoutant le problème lié à la longueur des délais d'instruction des dossiers d'asile. Le ministre explique que la réforme des règles de l'asile a permis de diminuer le flux des demandes estimées, en 2006, autour de 26 000. Interrogé sur l'éventualité de renvoyer les familles auxquelles a été refusé le séjour, le ministre répond sèchement : « Bien sûr. Il y a tous les jours des départs organisés. Il n'y aura pas de ‘'chasse aux enfants'' contrairement à ce que certains ont cherché à faire croire, mais les personnes qui ne répondent pas à nos critères ont vocation à partir, soit volontairement, soit de manière contrainte. » En 2005, la France a réalisé 20 000 éloignements contre 10 000 en 2002. Cette année, M. Sarkozy a fixé un objectif de 25 000 départs.