Les cours du pétrole ont clôturé la semaine en hausse de plus de 7 dollars vendredi à New York, portés par l'optimisme des marchés suscité après l'accord surprise conclu au sommet européen de Bruxelles, annonçant de bonnes perspectives pour la demande de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a clôturé en hausse de 7,27 dollars à 84,96 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit un bond de 9,36% par rapport à la veille, où il avait atteint un nouveau plus bas en huit mois. De même, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a gagné 6,44 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) à 91,36 dollars, un bond de 7,57%. "Cet événement qui n'arrive qu'une fois dans l'année, est assez extraordinaire", affirment des experts du marché pétrolier. "La dernière fois que le pétrole s'est envolé comme cela, c'était le 22 février 2011". Le baril de brut new-yorkais avait alors décollé de 8,5%, dans un contexte d'instabilité dans le monde arabe et particulièrement en Libye. La progression du brut américain est la plus forte depuis le 12 mars 2009. Le brut avait alors bondi de 10%, sur des spéculations de réduction de la production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Réunis depuis jeudi pour un sommet de deux jours destiné à examiner des réformes structurelles, les dirigeants de l'UE sont parvenus à trouver un accord portant notamment sur la possibilité de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, dont l'usage sera plus flexible. Un consensus a été trouvé lors de la rencontre sur un acte de croissance d'un montant de 120 milliards d'euros. "C'est difficile d'expliquer une telle envolée. Il y a bien l'approche de la fin du trimestre vendredi à la clôture, et les courtiers ajustent leurs comptes, mais cela n'explique pas une telle hausse. Ce qui fait vraiment monter le marché à ce point, c'est 'Europe", a-t-on expliqué. Cette conférence européenne a débouché sur quelque chose de plus concluant qu'attendu, ce qui doit apaiser la flambée des taux souverains espagnol et italien. L'impact a été rapide sur l'euro qui a bondi, qui contribuait largement au rebond du brut new-yorkais car un euro revigoré contribuait à rendre plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Le regain d'optimisme du marché a aussi tiré vers le haut tous les actifs jugés risqués, comme les matières premières. "Le marché avait atteint un seuil technique vers 77 dollars le baril au-dessous duquel il peinait à descendre, et dès l'annonce de l'accord européen, le dollar est parti en baisse (face à l'euro) et tout a basculé", estiment des cambistes.