Le pétrole a terminé la semaine en nette hausse, au-dessus des 85 dollars le baril, le bond des ventes de logements neufs aux Etats-Unis, conjugué au recul du dollar, ayant atténué les inquiétudes suscitées par la crise grecque. Le contrat juin sur le brut léger américain a fini sur une progression de 1,42 dollar, soit 1,7%, à 85,12 dollars le baril. Au même moment, le Brent prenait 1,58 dollar (1,84%) à 87,25 dollars. "C'est l'envolée des ventes de logements neufs. Notre économiste pour les Etats-Unis explique que la reprise économique prend clairement une forme de +V+, ce qui devrait certainement résulter en une demande accrue" pour les matières premières, a indiqué Adam Sieminski, de Deutsche Bank. Il souligne que l'optimisme qui a suivi la publication de cet indicateur en milieu de matinée s'est reflété dans le sentiment général des marchés. Les niveaux de prix actuels correspondent à la vision à long terme des investisseurs, "qui tablent sur une demande accrue de pétrole parce que les signaux économiques sont meilleurs", a abondé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Le marché du pétrole avait commencé la journée sur un ton plutôt négatif, alors que les investisseurs digéraient l'annonce de la demande officielle de la Grèce à l'Union européenne et au Fonds monétaire international pour une aide financière. "La très bonne statistique des ventes de logements neufs a été favorable au brut", explique Robert Yawger, vice-président à MF Global (New York). Les ventes de logements neufs ont fortement rebondi en mars aux Etats-Unis pour atteindre leur niveau le plus élevé en huit mois en volume, selon le département du Commerce. Les ventes ont bondi de 26,9%, le rythme le plus élevé depuis avril 1963, à 411.000 unités annuelles contre 324.000 en février, mettant ainsi fin à quatre mois d'affilée de baisse. Les cours ont également été soutenus par la progression de la demande en Chine et en Inde et par la décision de la Grèce d'enclencher le mécanisme d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, même si des interrogations persistent sur sa situation à plus long terme. "Il y a toujours un manque considérable de précision dans la mise en place. Les marchés financiers semblent prendre la nouvelle de façon positive, mais avec une méfiance considérable", a noté Mike Fitzpatrick, de MF Global. Malgré des craintes persistantes pour les dettes souveraines de plusieurs pays en zone euro et les questions sur le déclenchement du mécanisme d'aide, qui doit encore être approuvé par les membre de l'union monétaire, les marchés financiers américains avaient adopté un ton plus positif au moment de la clôture du marché new-yorkais. L'euro notamment rebondissait face au dollar, un mouvement généralement positif pour le baril de pétrole dont les prix sont libellés en dollars. Les analystes signalaient aussi la fermeture pour plusieurs jours de l'oléoduc conduisant au terminal turc de Ceyhan, annoncée jeudi à la suite d'un acte de sabotage.