D'ici au 30 décembre prochain, deux échéances importantes attendent l'ex-parti unique. Le renouvellement de la moitié des sièges élus du Conseil de la nation aura lieu le 30 décembre prochain. Le président de la République a convoqué, à cet effet, le collège électoral. Le décret présidentiel, portant convocation de ce corps électoral, exclusivement composé par des élus locaux, a été signé lundi dernier par le chef de l'Etat et rendu public hier. Ce renouvellement, constitutionnellement prévu tous les 3 ans, en ce qui concerne le tiers des membres désignés par le chef de l'Etat et tous les six ans pour les sénateurs élus par leurs pairs, s'opère pour la seconde fois depuis l'adoption de la Constitution de 1996 qui a institué la Chambre haute du parlement. Longtemps considéré comme un outil aux mains du chef de l'Etat pour contourner l'APN au besoin, le Conseil de la nation a été au centre de critiques formulées par de nombreuses personnalités politiques, notamment par Bouteflika qui a fini par s'en accommoder et à y installer à sa tête le défunt Mohamed Cherif Messaâdia. Cependant, avec l'évolution de la situation politique dans le pays, le Conseil de la nation s'impose doucement mais sûrement comme une arène où les partis s'y disputent des sièges, histoire de peser de leur influence sur les institutions de la République. Institué par les rédacteurs de la Constitution de 1996 pour servir de barrage à une éventuelle mainmise islamiste sur l'Assemblée populaire nationale, grâce au tiers bloquant désigné par le chef de l'Etat, le Conseil de la nation se retrouve aujourd'hui au centre d'une lutte entre les deux tendances du FLN. En effet, la crise au sein de l'ex-parti unique aidant, la prochaine élection sénatoriale est appréhendée par les légalistes et les «redresseurs» comme un test politique majeur pour le contrôle effectif du parti majoritaire à l'APN. A ce propos, il y a lieu de s'attendre à une dure bataille pour la candidature. Le courant pro-Bouteflika, ayant des élus dans ses rangs, tentera vaille que vaille de les présenter. Les légalistes qui, de leur côté, comptent un nombre autrement plus élevé de partisans, veilleront, sans doute, à proposer une liste expurgée de tout élément «redresseur». Cela dit, d'ici au 30 décembre prochain, deux échéances importantes attendent le FLN. Il y a d'abord la décision du tribunal administratif d'Alger qui devra se prononcer, le 2 décembre, sur la recevabilité de la plainte concernant la validité du 8e congrès du parti et, bien entendu, «le congrès du redressement» que compte organiser Belkhadem et consorts dans le courant du prochain mois. Ces deux rendez-vous vont sans doute peser lourd sur les attitudes des uns et des autres lors de la présentation des candidatures. Le risque de se retrouver avec deux listes se revendiquant du FLN n'est effectivement pas écarté. En tout état de cause, il est clair que le renouvellement du Conseil de la nation ne passera sans doute pas inaperçu. De nombreux observateurs estiment, à ce propos, que l'une des formations qui aura à craindre pour sa représentation au Conseil de la nation est bel et bien le FLN. L'occasion pour les autres partis comme le RND de jouer la division pour glaner quelques sièges. Enfin, cette échéance pourra également jouer en faveur de la formation de Djaballah, lequel n'a pas caché ses prétentions d'entrer à la Chambre haute du parlement.