L'Espagne conserve son titre de champion d'Europe en battant en finale la «surprenante» Italie, en finale à Kiev (4-0). Quoi de surprenant quand on sait que cette équipe espagnole règne sur l'Europe et la planète avec ses deux titres, celui de l'Euro 2008 et de la Coupe du Monde en 2010. Aucune surprise là-dessus, mais il faut reconnaître, tout de même, que ce 1er juillet 2012 à Kiev est une journée qui sera marquée d'une pierre blanche chez les Espagnols pour la simple raison que leur sélection vient de faire une entrée spectaculaire dans le panthéon du football. En effet, avec un technicien aussi rusé qu'intelligent comme Vicente Del Bosque, la Roja a réussi un triplé inédit,, en ajoutant l'Euro 2012 à son palmarès après celui de 2008 et la Coupe du Monde 2010. Les joueurs de Vicente Del Bosque, critiqués durant la compétition, ont montré en finale face à l'Italie (4-0) qu'ils étaient toujours au sommet de leur art. Silva, Alba, Torres et Mata sont les buteurs de ce nouveau triomphe de la Furia Roja. La formation ibérique est en effet la première équipe à remporter consécutivement deux Euro et une Coupe du Monde, le tout en quatre ans seulement! Une performance inédite qui traduit la domination de la Roja sur le monde du football. L'ouverture du score espagnole est intervenue à la 14e minute grâce à une tête de David Silva et de Jordi Alba (41e). En seconde période, c'est au tour de Fernando Torres et de Juan Mata de signer les 3e et 4e buts de la rencontre largement maîtrisée par l'équipe espagnole. La Roja a confirmé qu'elle restait la référence absolue en terme de jeu, de technique et de maîtrise collective, supplantant dans les annales la RFA, qui avait échoué dans sa quête de ce fabuleux triplé en 1976. L'Espagne a donné une leçon aux malheureux Italiens en les corrigeant sévèrement avant d'arracher avec éclat ce 3e titre européen après ceux de 1964 et 2008. «Il y aura toujours des critiques parce que nous avons placé la barre très haute, analysait dès après le match Iker Casillas, le gardien et capitaine de la Roja. Nous avons rendu facile ce qui est difficile. Certains peuvent penser qu'un 4 à 0 c'est facile contre l'Italie, parce que le match a donné l'impression d'être faciles mais nous sommes vraiment allés en progressant dans ce tournoi.» Depuis l'avènement de cette génération exceptionnelle, emmenée notamment par les artistes du Barça (Xavi, Iniesta, Fabregas, Piqué) et du Real Madrid (Casillas, Xabi Alonso, Ramos), personne n'arrive à contester la domination de l'Espagne. Les clés de la réussite des Espagnols dans cet Euro 2012 sont très simples: Del Bosque a obligé ses joueurs à la primauté de la technique et de l'attaque avec une défense vraiment hermétique et bien organisée autour du célèbre et non moins connu gardien de but, Casillas. Sur le terrain, ces passes rapides et surtout cette récupération de balle et sa possession intelligente avant la relance efficace, sont les preuves irréfutables de la grandeur de cette génération de joueurs qui viennent d'ailleurs d'enregistrer également plusieurs records: Iker Casillasi qui a enchaîné un 10e match à élimination directe sans encaisser le moindre but, a ainsi gagné son duel à distance avec le légendaire Gigi Buffon, L'Espagne qui a donc réussi un triplé historique en tant que sélection voit ses sept joueurs en faire de même. En effet, les joueurs suivants ont participé aux trois finales victorieuses de l'Euro 2008, de la Coupe du Monde 2010 et de l'Euro 2012: Iker Casillas, Sergio Ramos, Xabi Alonso, Xavi, Andres Iniesta, Cesc Fabregas et FernandoTorres. La victoire (4-0) de l'Espagne est la plus large en finale de l'Euro, et la plus large en général si l'on inclut la Coupe du Monde. C'est la troisième victoire de l'Espagne à l'Euro, après 1964 et 2008. Seule l'Allemagne totalise autant de succès dans cette compétition (1972, 1980, 1996). Et pour expliquer ces succès, il n'y a pas mieux que le sélectionneur Vincente Del Bosque pour la faire: «On possède une grande génération de footballeurs. Ils savent comment jouer et viennent d'un pays qui leur a appris comment bien jouer. On a fait du très bon travail chez nous. C'est une grande ère pour le football espagnol. Il n'y a pas qu'un seul football. Le plus important, c'est de marquer des buts et d'avoir des joueurs intelligents. Nous avons une équipe équilibrée. On a de la sécurité avec nos joueurs.» Quand au sélectionneur malheureux de l'Italie, Cesare Prandelli, il déclare: «On a évolué contre une équipe exceptionnelle et on a terminé à dix. Contre une telle équipe, vous devez être en pleine possession de vos moyens physiques. Ils ont marqué l'Histoire. Cela fait des années qu'ils pratiquent un formidable football. Si vous êtes unis et que vous vous battez, vous pouvez allez loin. On a perdu avec dignité. Je suis très fier de mon équipe.» Il y a vraiment de quoi être fier de cette équipe italienne, malgré sa lourde défaite et le fait que personne n'attendait les Italiens en finale constitue déjà une référence pour Prandelli et ses joueurs. L'Espagne est donc championne d'Europe pour la deuxième fois consécutive et elle pense bien au prochain Mondial 2014 au Brésil pour conserver également sa couronne mondiale. Son sélectionneur, Del Bosque, évoque d'ailleurs ses prochains objectifs en ces termes: «Luis Aragones (le sélectionneur espagnol lors de l'Euro 2008, Ndlr) nous a montré la voie et on doit continuer. Il y aura les qualifications pour le Mondial et la Coupe des Confédérations où on voudra bien figurer.»