Qui l'aurait cru à la veille de cet Euro 2012, la Nazionale de Prandelli, que l'on disait si moribonde, est en finale, et avec la manière s'il vous plaît. La Squadra Azzurra a fait preuve, tout au long de la compétition, d'une force mentale fantastique qui lui permet aujourd'hui de se disputer le Graal avec le tenant du titre espagnol. Mise au placard à l'orée de ce Championnat d'Europe après une préparation catastrophique, la Squadra Azzurra a su une nouvelle fois retourner la situation. L'Italie, c'est aussi l'équipe la plus séduisante de cette compétition, un jeu léché, rapide et porté vers l'avant, avec un Pirlo majestueux à la baguette, un plaisir pour les yeux ! On en oublierait presque l'Espagne et son fameux «toque». Les champions du monde et d'Europe en titre qui vont s'opposer aux azzurri ce soir, moins flamboyante que lors des deux dernière grandes compétitions, la Roja est malgré tout encore au rendez-vous. Meilleure défense de l'Euro (un seul but encaissé, celui de Di Natale) les Espagnols ont souffert pour arriver en finale, passant notamment tout prés de la correctionnelle en demie face aux Portugais. Cette Espagne reste cependant une équipe rodée à la perfection, l'ossature de 2010 est toujours présente même si David Villa semble manquer à la pointe de l'attaque. Voici donc un match plutôt équilibré sur le papier (à noter que les deux effectifs sont entièrement à disposition), l'Italie est confiante après son beau parcours, mais attention à ne pas prendre l'Espagne à la légère qui reste redoutable. Les équipes probables • Italie : Buffon - Abate (ou Balzaretti), Barzagli, Bonucci, Chiellini - Marchisio, Pirlo, Montolivo, De Rossi - Cassano, Balotelli • Espagne : Casillas - Arbeloa, Piqué, Ramos, Alba - Xavi Hernandez, Busquets, Xabi Alonso - Silva (ou Pedro), Fabregas (ou Torres), Iniesta L'objectif Del Bosque : «Clore un cycle sur une victoire» L'envie de vouloir clore un cycle sur une victoire existe pour les Espagnols. En tant que championne d'Europe et du monde, cela donne-t-il à l'Espagne le statut de favoris ? «Nous ne pouvons pas sans cesse regarder le passé. Nous, ce qui nous intéresse, c'est le présent et ce que nous a montré le présent, c'est que nous sommes deux équipes très proches. Dans cette compétition, nous avons presque eu le même parcours. Au sein du même groupe, nous faisons match nul (1-1). Ensuite, l'Italie gagne son quart de finale aux tirs au but, et nous la demie. Et notre style est aussi semblable. La finale va donc être très équilibrée. Le premier match fut très disputé. On ne peut absolument pas dire que ce fut une Italie défensive puisqu'ils ont eu la possession du ballon durant un bon moment. Avec des joueurs comme Pirlo, Marchisio, Montolivo qui sont des joueurs de ballon, on ne peut que s'attendre à ce qu'ils aient un style offensif. Quand on a une certaine expérience du football, on sait que c'est un monde qui génère beaucoup de débats et qu'il est impossible de convaincre tout le monde. Mais nous comptons bien suivre notre route» Le choix Abate plutôt que Balzaretti ? La principale interrogation concernant l'équipe italienne qui débutera la finale de l'Euro face à l'Espagne, dimanche soir, se situe au poste d'arrière latéral droit. Ignazio Abate, touché à la cuisse gauche et trop court pour disputer la demi-finale contre l'Allemagne (2-1) jeudi, est opérationnel. Il pourrait être préféré au gaucher Federico Balzaretti, auteur d'une bonne prestation devant la Nationalmannschaft mais pas très à l'aise offensivement sur le flanc droit. Le vœu Casillas veut le triplé Après avoir remporté l'Euro2008 et le Mondial 2010, Iker Casillas a toujours faim de titre. L'Espagnol espère battre l'Italie ce soir pour pouvoir empoché l'Euro 2012. «Cette finale est différente. Il y a quatre ans, on a réussi à gagner alors que personne ne s'y attendait. C'était pareil lors de la Coupe du Monde. Cette compétition est la continuité. Nous avons déjà écrit l'histoire, mais nous voulons la poursuivre en remportant cet Euro». La réalité Chiellini : «Les Espagnols sont humains» Le défenseur italien, Chiellini, s'est exprimé sur l'équipe d'Espagne, championne en titre et grande favorite depuis le début de cet Euro 2012. «Eux aussi sont des êtres humains, nous pouvons les battre. Nous ne jouerons pas pour prendre une revanche sur qui que ce soit, mais pour réaliser notre rêve. Ce ne sera pas difficile de trouver l'énergie nécessaire pour jouer une finale, nous sommes en train de bien récupérer». L'optimisme Prandelli : «Nous avons les moyens» Cesare Prandelli estime que son équipe a les armes pour poser des problèmes aux Espagnols, dimanche en finale. Elle l'a déjà fait lors du premier match en phase de poules. Pour préparer cette finale, le sélectionneur de l'Italie a usé et abusé des séances vidéos. Dans le stade Olympique de Kiev, l'Italie devrait toutefois se présenter dans un schéma tactique différent. Depuis son succès contre l'Irlande (2-0), elle a trouvé un meilleur équilibre et une meilleure assise défensive dans un système en 4-4-2 en losange. «Mais on peut changer en cours de route», souligne son technicien. Cesare Pradelli insiste sur la nécessité de «fermer les espaces», «gagner les ballons» et faire preuve de «générosité».Réputée pour sa culture et sa rigueur défensive, la Nazionale affiche depuis le début la compétition un visage séduisant. Elle s'est entraînée dans cette optique «en s'appuyant sur la force de ses joueurs», rappelle Prandelli. «Notre milieu de terrain en est capable, dit-il. Il a beaucoup de qualités. Il court, il presse,...». Lors de la première manche, Pirlo et ses équipiers avaient laissé la possession de balle aux Espagnols : 66% contre 34%. Mais leur capacité à gagner des duels leur avait permis à se montrer bien meilleurs dans l'approche de la surface. La clé Xavi : «La possession de balle sera primordiale» Le milieu de terrain de l'Espagne Xavi Hernandez a estimé hier que la clé de la finale contre l'Italie serait la bataille pour la possession du ballon. «L'Italie nous a bien compliqué la vie. C'est une équipe qui a su évoluer. Ce n'est plus ce fameux catenaccio que l'on connaissait il y a quelques années. Désormais, c'est une équipe qui aime aussi avoir le ballon. C'est pourquoi je pense que l'une des clés du match va être la possession de balle. De toutes les façons, cela va être dur. C'est une équipe de compétiteurs, une génération de joueurs de talent. Nous sommes tous proches d'un exploit historique. Si on nous avait dit cela il y a quinze ans, quand nous commencions avec Casillas dans les catégories de jeunes de l'équipe nationale, nous ne l'aurions pas cru. Cela démontre que nous possédons une génération fantastique de footballeurs qui peuvent marquer l'histoire. Nous allons maintenant essayer d'améliorer encore le palmarès de cette génération». La gagne Buffon y croit L'Italie affronte ce soir la grande favorite de la compétition en finale de l'Euro 2012. Bien que l'Espagne part favorite, Gianluigi Buffon croit en la victoire. «L'Espagne est la meilleure équipe du monde et la favorite car cela fait quatre ans qu'elle domine le monde entier. Elle a des joueurs impressionnants. Mais la finale débute par un 0-0 et nous espérons créer la surprise, car nous sommes capables de gagner». Le soutien Villa et Puyol en tribunes à Kiev Les Espagnols David Villa et Carles Puyol, tous deux privés d'Euro à cause de blessures survenues en cours de saison, seront dimanche au stade olympique de Kiev pour encourager leurs partenaires en finale de l'Euro-2012 face aux Italiens. «C'est un beau geste, qui prouve que nous formons une belle famille. Cela nous fait beaucoup de bien qu'ils nous apportent ainsi leur soutien», a commenté samedi en conférence de presse le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque, alors que l'Espagne vise un triplé Euro-Mondial-Euro inédit dans l'histoire du football.