Richard Falk met le doigt sur la plaie israélienne en Palestine Richard Falk a dénoncé un système d' «apartheid» dans les territoires palestiniens occupés et estime que le processus de paix est une ruse plutôt qu'une solution au conflit. «Un Etat palestinien viable est de plus en plus irréali-sable», a déclaré hier Richard Falk, rapporteur spécial de l'ONU, sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés. «La politique israélienne d'extension des colonies à un rythme accéléré ferme plus ou moins le chapitre de la solution de deux Etats pour répondre au droit à l'autodétermination des Palestiniens», a ajouté le rapporteur de l'ONU. C'est là le résultat de la continuation du processus de colonisation israélienne, qui a atteint un seuil d'irréversibilité, étant donné la quantité des colonies et le nombre de colons ainsi que leur influence au sein du gouvernement israélien, a dit Richard Falk lors d'une conférence de presse après un débat au Conseil des droits de l'homme sur les territoires palestiniens occupés. Richard Falk a présenté hier au Conseil des droits de l'homme des Nations unies un rapport sur la mission qu'il a effectuée en février 2012, et dont l'objectif était d'évaluer les efforts consentis pour donner effet au droit à l'autodétermination du peuple palestinien, y compris de sa diaspora. Devant la 20e session du Conseil qui se tient depuis dimanche à Genève, M.Falk a demandé hier au Conseil de l'Onu pour les droits de l'homme de retirer sa confiance à Israël, tout en exprimant sa grande déception face à l'arrêt depuis fin 2010 du processus de paix bloqué par la colonisation juive. Ainsi, les principales recommandations du rapport présenté hier sont l'adoption, par le Conseil des droits de l'homme, d'une résolution de censure et la création de mécanismes chargés de préparer deux études: l'une sur la pratique de la détention administrative par les autorités d'Israël, l'autre sur l'applicabilité du droit international humanitaire aux situations d'occupation prolongée. M.Falk a en outre recommandé que la Cour pénale internationale (CPI) soit priée de rendre un avis juridique sur le transfert de prisonniers palestiniens dans des prisons israéliennes. Enfin, le Conseil devrait accorder, selon l'intervenant, davantage d'attention au fait qu'Israël refuse de coopérer avec les Nations unies et avec son Rapporteur spécial. Effectivement, Richard Falk n'a pas bénéficié de la collaboration d'Israël dans le cadre de sa mission, au terme de laquelle il a surtout noté la «désillusion» envers le processus de paix comme moyen de réalisation du droit des Palestiniens à l'édification de leur Etat, ainsi qu'envers le rôle du Quartette pour le Moyen-Orient et de sa feuille de route. «La communauté internationale doit agir face au refus de coopération systématique d'Israël avec les mécanismes des Nations unies. La crédibilité de tout le système onusien et l'état de droit international en dépendent», a estimé M.Falk en soulignant que cette persistance affecte également la capacité des Nations unies à traiter les populations sur un pied d'égalité. Dans son rapport, M. Falk a également qualifié les discriminations systématiques imposées par l'Etat hébreu en Cisjordanie de système d'apartheid. «Nous devons constater qu'en Cisjordanie (occupée) ce type de discrimination légale est appliqué», a dit l'expert de l'ONU. Pour les résultats obtenus lors de sa mission d'évaluation, Richard Falk constate que ces faits, qui restent impunis et non sanctionnés par l'ONU, «renforcent l'impression que le processus de paix est une ruse plutôt qu'une solution au conflit». Le temps passe et la dynamique de la colonisation israélienne persiste. Ne rien faire, signifie que la position palestinienne est de plus en plus faible face au fait accompli illégal d'Israël, a déploré Richard Falk.