«Je vous adresse les voeux sincères qu'avec l'ensemble des Français, je forme pour la prospérité de votre grand pays, pour le bonheur du peuple algérien...». Ainsi commence le message adressé, jeudi dernier, par le président français, François Hollande, au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion du Cinquantenaire de notre Indépendance. Et il ajoute à la suite, «...et pour le renforcement de l'amitié entre l'Algérie et la France». L'essentiel est dans cette première phrase du message. D'abord, la sincérité. Il faut croire en la sincérité de Hollande et nous y croyons, car tout au long de son long parcours politique, il n'a jamais été pris en défaut. Il a toujours fait ou, en tout cas, essayé, de faire ce qu'il a dit, mais surtout il n'a jamais été surpris avoir dit le contraire de ce qu'il fait. Bien sûr, les voeux sont autant d'espoirs qui ne peuvent se réaliser qu'avec des moyens. Compte tenu de la situation actuelle des moyens dont dispose le Chef de l'Etat et notamment sur la question des relations franco-algériennes, il faut être réaliste et savoir qu'il n'a pas, au moment où il envoie ce message, tous les moyens pour réaliser, à court terme, le rapprochement tant souhaité par les deux pays. Donc nous croyons à sa volonté de «renforcer l'amitié entre la France et l'Algérie», tout en sachant qu'il n'a pas de baguette magique. Il lui faudra énormément travailler en «interne» pour atteindre son prolongement qui est «l'international». C'est une conviction qu'il a toujours affirmée. La dernière fois, c'était sur le plateau de France 24, le 17 décembre 2010. Nous le croyons aussi quand il dit que ces voeux sont aussi ceux de «l'ensemble des Français». De cette écrasante majorité des électeurs français de métropole qui ont voté, en 1962, pour l'indépendance de l'Algérie. Sauf que là aussi il reste une minorité qu'on appelle les «nostalgéries», qui sont, non seulement plus bruyants que la majorité, mais qui font partie de réseaux et de lobbys aux nuisances certaines. La preuve, ils sont, ces jours-ci, sur tous les plateaux de télé de France, à refaire à leur manière l'histoire de la guerre coloniale. Ils poussent même jusqu'à s'ingérer et faire leur «audit» sur nos 50 années d'indépendance. Ils sont tellement sélectifs dans les points qu'ils n'abordent jamais la période qui a précédé l'expédition militaire française, transformée, par la suite, en colonie de peuplement. S'il fallait une «lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels» comme le mentionne Hollande dans son message, les véritables raisons du débarquement avec ses véritables objectifs, politiques et stratégiques, ne peuvent être occultées. L'objectivité impose, en effet, d'appréhender l'Histoire, non pas par la fin comme c'est le cas dans la débauche de colloques et débats auxquels on assiste, mais bien par son début. Nous osons croire que lorsque le président français dit dans son message que «Français et Algériens partagent une même responsabilité, celle de dire la vérité...», il pense à l'Histoire pas aux histoires. Il pense à celle qui a un début et une fin. Surtout quand il poursuit sa phrase par «...ils le doivent à leurs aînés mais aussi à leur jeunesse». Cette référence aux «aînés» est significative. Surtout, aussi, que cette «lecture objective» était demandée par le Président Bouteflika, dans son message qu'il lui a adressé, au lendemain de son élection. «J'ai bien entendu votre appel» lui répond le Président Hollande. Signe que les deux présidents se comprennent bien. Oui, nous croyons à la sincérité du Président Hollande, car elle découle de son culte du respect de l'autre! L'ère Hollande se veut une rupture avec les pratiques du passé qui étaient dépouillées de cette qualité humaine. Tout dans le message de l'Elysée pousse, ici à Alger, à l'optimisme. La suite, nous l'aurons dans le message algérien à l'occasion du 14 Juillet!