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Morsi tacle l'Armée
LE PRESIDENT EGYPTIEN RETABLIT LE PARLEMENT
Publié dans L'Expression le 10 - 07 - 2012

Disposant d'une légitimité électorale incontestable et inédite en Egypte, M. Morsi relève le défi des militaires
Comment M.Morsi a-t-il réussi cette prouesse magistrale? Une stratégie simple, mais qui s'avère efficace.
Une semaine après son investiture, le nouveau président égyptien tacle le Conseil suprême des forces armées (Csfa), qui s'était attribué à la mi-juin le pouvoir législatif grâce à une décision de justice. Trois semaines après sa dissolution qui avait donc permis à l'armée de reprendre à son compte le pouvoir législatif en Egypte, M.Morsi a décidé dimanche de rétablir le Parlement «dissous» dominé par les islamistes.
Sans perdre de temps et cherchant à prendre de vitesse les militaires, Saad al-Katatni, le président de l'Assemblée du peuple égyptienne rétabli, a convoqué une session aujourd'hui même, à 14h00 locales (12h00 GMT). Comment
M.Morsi a-t-il réussi cette prouesse magistrale? C'est tout simplement par décret présidentiel que le nouveau président égyptien a annulé la décision prise le 15 juin 2012 de dissoudre l'Assemblée du peuple. Il a aussi invité la chambre à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives.
En parlant de prérogatives, il est clair que c'est de la rédaction de la Constitution qu'il s'agit.
Le décret présidentiel prévoit -en outre- «l'organisation d'élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l'approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l'adoption d'une nouvelle loi régissant le Parlement», selon Mena (l'agence de presse égyptienne). Un scénario qui risque, très probablement, si l'armée laisse faire les islamistes majoritaires au Parlement, de transformer l'Egypte en un Etat islamique basé sur la «chari'â». D'après Mena, le Csfa a tenu dimanche une réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui pour examiner le décret présidentiel. Mais légalement, le Csfa n'a aucun pouvoir d'ignorer ou de s'opposer à la décision du président. Se retrouvant à court de jetons, l'ironie du sort veut que l'étau se resserre, cette fois-ci autour du Haut Conseil militaire et non le contraire.
Toutefois, le décret présidentiel a été dénoncé comme «illégal» par l'ancien président de la Haute Cour constitutionnelle, Farouk Sultan. Un porte-parole de la cour, Maher Sameh, cité par Mena, a quant à lui, indiqué que «l'assemblée générale de la Haute Cour constitutionnelle a été convoquée lundi en réunion extraordinaire» pour débattre de cette question. L'opposant Ayman Nour a de son côté appelé M.Morsi à respecter les décisions de la justice tandis que le député de gauche Abou El-Ezz al Hariri a dit qu'il porterait l'affaire devant la cour administrative pour annuler les décisions du président. Cependant, il faut préciser que la Constitution étant gelée, l'ancien président de la Haute Cour constitutionnelle, Farouk Sultan, n'a pas de décision à prendre et aucun rôle à jouer, pas plus que les députés de l'opposition qui cherchent à temporiser en menant l'affaire devant la cour administrative. Mais quelle cour administrative? Sans Constitution, le pays et ses instances judiciaires et institutionnelles sont en mode «stand-by».
Que s'est-il passé? L'armée n'a-t-elle pas vu venir M.Morsi? Les militaires n'ont-ils pas envisagé ce scénario? Difficile à croire certes, mais ce serait la seule explication plausible, dans la certitude que l'armée ne compte nullement céder le pays, au-delà du règne des islamistes, à un pouvoir civil.
En fait, les islamistes avaient dénoncé un véritable «coup d'Etat» lorsque le Csfa avait orchestré la dissolution du Parlement pour s'adjuger le pouvoir législatif. Après s'être vu annihiler sa révolution dite «du Nil» dans le cadre du printemps arabe, par les islamistes, le peuple égyptien s'est finalement retrouvé entre le marteau et l'enclume. Voulant se débarrasser d'une dictature militaire au profit d'une démocratie populaire, les Egyptiens se sont retrouvés le jour de l'élection présidentielle, face aux urnes, à choisir entre les anciens du régime qu'ils avaient renversés et les Frères musulmans.
Les choses étant ce qu'elles sont, une certitude: Mohamed Morsi, nouveau président de l'Egypte, issu des Frères musulmans, est cependant titulaire d'une légitimité électorale inédite et incontestable. Il est le premier civil à accéder à la magistrature suprême, dans un pays où tous les présidents sont venus de l'armée depuis la chute de la monarchie en 1952. Il est aussi le premier à remporter une victoire régulière en passant par les urnes, après des décennies de votes conçus comme des plébiscites, aux résultats connus d'avance. Pour sa part, ayant pris ses précautions, le CSFA qui a dû remettre à la fin de la semaine dernière les clés de l'Exécutif au nouveau président, s'était toutefois réservé le pouvoir législatif. Dans les faits, cela aurait dû se traduire par un droit de veto des militaires sur tout projet de loi et sur le budget du pays. Le Csfa aurait également conservé un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, verrouillant, notamment s'il le souhaite, toute velléité d'étendre la référence à la chari'â dans la Loi fondamentale. La sécurité serait restée partagée entre l'armée - qui s'était vu ré-attribuer le droit d'arrêter des civils - et une police encore largement dirigée par des hommes de l'ancien régime. Il était dès lors question de savoir s'il s'agissait d'un pacte entre islamistes et militaires, ou si c'était une ruse des militaires qui avaient donné satisfaction aux islamistes en leur concédant la présidence d'un pays au régime encore indéfini. La suite de la stratégie aurait été la mise en place par les militaires d'une nouvelle assemblée (...) mais le président égyptien a mené une stratégie qui semble simpliste, mais qui s'avère plus que pertinente. Le puzzle se fait de plus en plus visible.
De par sa légitimité, le nouveau président égyptien a légalement le droit d'user pleinement de ses prérogatives, contrairement au Csfa qui a géré le pays durant la période de transition, comme convenu, jusqu'à l'élection présidentielle. Mohamed Morsi fait d'ores et déjà savoir qu'il ne sera pas un «quart-président» et qu'il usera de tous les pouvoirs que lui confère cette fonction.


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