La maison où a eu lieu la fameuse réunion qui détermina l'avenir de la Révolution Dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l'Indépendance, l'association des Activités de Jeunes «Horizons» a organisé deux journées de rencontres-débats sur l'histoire de notre pays. Cette manifestation, qui s'est étalée sur deux jours, s'est articulée pour l'essentiel autour du Congrès de la Soummam. Organisé en collaboration avec l'APC, l'APW, l'ONM et l'Onec, le premier congrès du Front de libération nationale plus connu sous le nom de Congrès de la Soummam, a été au centre des débats. De courageuses résolutions en ont découlé, alors, pour donner un nouveau souffle à la révolution. Le Congrès de la Soummam avait alors esquissé les fondements de l'Etat algérien. «Nous avons voulu libérer les activités culturelles de la commune du cercle restreint des carcans et ornières routiniers des anniversaires de circonstance et encourager l'action durable où le citoyen sera constamment sollicité et sensibilisé», ont commenté les organisateurs, membres de l'AAJ «Horizons» d'Ouzellaguen. «Cette action se veut une dynamique, scientifique pour redonner l'aura nécessaire à la culture authentique», ajoutent-ils. Une pléthore d'invités de marque et de renommée mondiale, chercheurs, historiens, acteurs encore vivants de la révolution a pris part à cette rencontre. Ces deux journées d'études, encadrées par des historiens ont permis d'exhumer un pan important de notre Histoire pour l'expliciter, l'analyser avec objectivité et neutralité, et surtout de façon désintéressée et dépassionnée. Une manière de «vulgariser» scientifiquement l'événement sur fond d'un travail pédagogique au profit des lycéens, des universitaires et des citoyens. C'est aussi la création de liens entre les générations, un devoir de mémoire. Les initiateurs de la rencontre veulent «réhabiliter et réapproprier cette symbolique pour expliquer aux jeunes, le contenu, les portées stratégiques, l'importance des résolutions prises, les conséquences ultérieures de la plate-forme issue du Congrès de la Soummam. C'est aussi, une façon de «contribuer» à l'écriture et lecture objective de l'Histoire. La première journée a été marquée par la communication de Jean-Charles Jauffret, Professeur à l'IEP d'Aix-en-Provence sur la thème «L'année 1956 et les réactions des hommes du contingent français face à la guerre». Le conférencier a estimé que «le travail de mémoire entre les deux peuples algérien et français n'a pas commencé». «Je me sens lié à l'Algérien non pas par un lien familial mais par le fait qu'il fasse des recherches sur l'histoire de l'Algérie et de la France», a-t-il souligné en substance. Au cours de la même journée, Amar Mohand-Amer, maître de recherche au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Division socio-anthropologie de l'histoire et de la mémoire) Crasc Oran a abordé le Congrès de la Soummam, comme une étape décisive dans la consolidation du FLN». Hier, une gerbe de fleurs a été déposée au musée d'Ifri. Puis, c'était au tour de M.Fouad Soufi, chercheur au Crasc d'Oran, Division socio-anthropologie de l'histoire et de la mémoire et enseignant d'archivistique au département de Bibliothéconomie et sciences documentaires à l'Université de Bouzaréah (Alger) de donner une conférence ayant pour thème «Les mémoires de la Soummam aujourd'hui». Mme Fatima Guechi, professeur-chercheur à l'Université Mentouri de Constantine, a détaillé «L'approche historique et l'approche mémorielle du Congrès de la Soummam, la transmission à travers l'enseignement. Echanges avec les élèves et étudiants.» Il y a lieu de noter ces témoignages émouvants d'anciens combattants de l'ALN, qui n'ont pas laissé indifférents aussi bien les organisateurs que leurs invités.