Les familles de 24 Palestiniens de la bande de Ghaza emprisonnés en Israël leur ont rendu visite hier pendant une demi-heure pour la première fois depuis cinq ans, a-t-on appris de sources concordantes. La porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne a confirmé que la visite s'était déroulée «sans incident» et que d'autres visites seraient autorisées régulièrement, la prochaine étant prévue dans deux semaines. Le rétablissement de ces visites, suspendues depuis juin 2007, date de la prise de contrôle de Ghaza par le Hamas, était l'une des principales revendications acceptées par Israël en échange de la levée d'une grève de la faim massive des détenus palestiniens, en vertu d'un accord conclu le 14 mai. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) s'est félicité de la reprise de ces visites. «C'est une première étape et nous espérons que les visites pour les habitants de Ghaza vont reprendre pour tous les prisonniers», a affirmé le chef du Cicr en Israël et dans les Territoires palestiniens Juan Pedro Schaerer, dans un communiqué. «Selon le droit international, les autorités israéliennes sont dans l'obligation d'autoriser les visites des familles», a-t-il rappelé. Un groupe de 40 membres des familles a passé dans la matinée le terminal frontalier d'Erez à destination de la prison de Ramon, dans le sud d'Israël. Parmi eux, la mère de Mohammed Hamdiya, du quartier de Chejaïya à Ghaza, emprisonné depuis juillet 1989. «Vous ne pouvez pas imaginer ma joie de pouvoir revoir bientôt le visage de mon fils Mohammed, après toutes ces années», a-t-elle déclaré avant le départ. La porte-parole de l'administration pénitentiaire a précisé que 400 prisonniers de «sécurité» de la bande de Ghaza étaient détenus par Israël, et 4000 autres de Cisjordanie. Les Palestiniens de Cisjordanie ont droit «à une visite toutes les deux semaines ou tous les mois selon les prisons dans lesquelles ils sont détenus», a-t-elle indiqué. Hamas a estimé que la visite n'avait «aucune valeur» parce qu'il n'y avait aucune garantie que d'autres visites soient autorisées à l'avenir. «Le refus continu d'autoriser les visites de prisonniers palestiniens est une violation des accord internationaux et des droits de l'Homme», a déclaré le porte-parole du Hamas Sami Abou Zuhri dans un communiqué.