Un président inquiet Ces réformes découlent d'un processus né de la réélection de Joseph Blatter à la présidence de la Fifa en juin 2011. La Fifa poursuit sa réforme éthique avec une séance extraordinaire du comité exécutif aujourd'hui à Zurich, alors que les polémiques encerclent toujours l'instance, avec notamment les nouveaux remous de l'affaire ISL, une ex-compagnie détentrice de droits accusée de pots-de-vin. Mardi, l'ordre du jour du comité exécutif, gouvernement du football mondial, comprend ainsi l'approbation du nouveau code d'éthique de la Fifa, la désignation des présidents et des membres des deux chambres de la commission d'éthique conformément à la décision du Congrès de mai à Budapest. Ces réformes découlent d'un processus né de la réélection de Joseph Blatter à la présidence de la Fifa en juin 2011, dans une ambiance alors délétère sur fond d'affaire d'achats de voix qui avait notamment valu une radiation à vie du président de la Confédération asiatique du football Mohamed Bin Hammam. Le Congrès, qui réunit les fédérations membres de la Fifa, avait ainsi voté fin mai à Budapest la création, au sein de la commission d'éthique, d'une chambre d'instruction et d'une chambre de jugement. Mais ce processus de réforme prend une nouvelle résonance alors que la Fifa est secouée par les remous des dernières révélations de pots-de-vin dans une vieille affaire, du nom d'ISL, société de marketing qui détenait l'exclusivité des droits de la Coupe du monde et dont la faillite retentissante en 2001 avait laissé un trou de 245 millions d'euros. Ce scandale de corruption impliquait le prédécesseur de M.Blatter, le Brésilien Joao Havelange, qui aurait touché plus d'un million d'euros de la part d'ISL en échange de l'obtention des droits exclusifs. M.Blatter a indiqué que ces versements ne contrevenaient pas à la loi en vigueur à l'époque dans la Confédération helvétique, ce qui a suscité de vives réactions dans le monde du football. Le président de la Fédération allemande de football Wolfgang Niersbach s'est notamment dit «choqué». Par ailleurs, le comité exécutif doit aussi se pencher sur les «modalités de la décision sur le Kosovo», autre dossier qui a déclenché une toute autre polémique. En mai, le comité exécutif avait donné son accord pour que les équipes nationales puissent disputer des matches amicaux contre le Kosovo, qui n'est pas une Fédération membre de la Fifa. La Fédération serbe de football (FSS) avait alors élevé une «vive protestation» contre cette décision, que le secrétaire général Jérôme Valcke, avait défendue en arguant d'une volonté d'aider «au développement du football». Finalement, la Fifa avait «suspendu» sa décision d'autoriser le Kosovo à disputer des matches amicaux contre des fédérations membres en attendant que le comité exécutif tranche la question. Ancienne province serbe, le Kosovo a été le théâtre d'un conflit (1998-1999) entre indépendantistes albanais kosovars et forces de Belgrade. En février 2008, la majorité albanaise du Kosovo a proclamé l'indépendance de ce territoire, que la Serbie refuse de reconnaître.