«Le mouvement ne doit pas être sacrifié.» Le conseil de daïra de la coordination des archs des Ouacifs intervient dans la grosse affaire des divergences profondes et dangereuses qui menacent le mouvement. Représentative et surtout politisée, elle est animée de convictions et aussi du désir sincère de faire aboutir le combat. Devant cette déchirure au sein de la Cadc, avec l'apparition de deux ailes : celle d'Imzizou et celle de Mechtras, la coordination des Ouacifs affirme être «toujours fidèle à la logique du consensus, ayant fait beaucoup de concessions, et participé à titre représentatif et volontaire à deux commissions de réflexion tout en ayant vainement tenté d'y faire adhérer les principales coordinations en vue d'aboutir à un travail consensuel.» Comme elle déclare «avoir participé au conclave d'Imzizou pour se renseigner sur l'éventualité de la tenue d'un conclave extraordinaire à Mechtras». Aussi, ils (les Ouacifs) déclarent que «les forces du mal se sont liguées pour nous mettre devant le fait accompli tant appréhendé». De plus, le conseil de daïra des Ouacifs a développé, lors des trois conclaves tenus à Imzizou, un travail de titan, pour éviter l'exclusion des camarades réunis à Mechtras. «Et d'expliquer que la fissure pouvait aboutir à une déchirure irréparable, comme les Ouacifs affirment que cela risquait de s'opposer à une région homogène qui peut se solidariser avec ses délégués en refusant qu'une structure puisse exclure des délégués qu'elle a mandatés». C'est donc avec dépit qu'elle a vu la logique d'exclusion l'emporter sur la pondération et la retenue. Pour ce qui est du document de mise en oeuvre, objet apparent de la discorde, le conseil de daïra des Ouacifs estime qu'«il peut être appréhendé (...) en tenant compte de l'esprit et des contraintes liées à la nature jacobine de l'Etat ou conformément à la lettre des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur». Ne s'inscrivant pas dans «la gestion à la hussarde (...) du mouvement», la coordination des Ouacifs affirme «qu'il y a autant sinon plus de contestataires, toutes tendances confondues, aussi bien en dehors qu'au sein de la plénière d'Imzizou». Dans cette logique, les Ouacifs pensent qu'organiser un conclave interwilayas avant d'aplanir toutes les divergences n'est que fuite en avant «ce qui ne fera que consacrer la division définitive dans les rangs du mouvement», la coordination déclare, également, haut et fort, qu'elle n'a jamais cru au dialogue avec le pouvoir, traité de «clique maffieuse». Et de rappeler également que «le mouvement ne doit aucunement se substituer aux partis politiques, ni être exploité pour l'instauration d'un débat politique». Enfin, les Ouacifs soulignent que «le mouvement ne doit pas être sacrifié sur l'autel de basses mesquineries individualistes».