Parmi les nombreuses expositions organisées par le Commissariat, celles relatives à l'artisanat eurent un succès évident. Dans le cadre des activités culturelles et artistiques organisées par le Commissariat de l'Année de l'Algérie en France, l'artisanat algérien figure en bonne place avec un grand nombre d'expositions d'objets artisanaux et vestiges patrimoniaux dont l'Algérie a toutes les raisons d'être fière. Pour situer un peu historiquement cette discipline qui existait depuis longtemps mais qui était ignorée, non prise au sérieux et dépourvue de toute structure la réglementant, une loi a été instaurée le 10 janvier 1996 qui allait régir tous les métiers de l'artisanat et permettre de déterminer les conditions et les règles d'exercice de ces activités. Ainsi, et grâce à la mise en place de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anat), il a été possible de créer vingt chambres régionales de l'artisanat et du métier qui allaient instituer ce métier et donner un cadre organisationnel dans lequel évoluerait l'artisan. Grâce à cette organisation, 200.000 artisans ont été recensés dont 50.000 se rattachent au secteur de l'artisanat traditionnel et d'art. Le rôle de cette agence est également de promouvoir l'artisanat traditionnel et d'art en Algérie, par l'organisation de Salons régionaux, et à l'étranger, par la participation à des manifestations professionnelles et grand public. Au cours de cette année 2003 et en collaboration avec le commissariat de l'Année de l'Algérie en France, de nombreux étrangers, français et autres, ont pu connaître notre richesse et notre diversité culturelle à travers de nombreuses expositions organisées en Algérie et en France, en ville et en banlieue; des expositions de poterie, de céramique, de tapisserie, de bijouterie, de maroquinerie, de vannerie et d'autres merveilles ont ainsi eu lieu et ont été la preuve concrète de la richesse de notre patrimoine qui constitue encore un objet de convoitise pour beaucoup. Au musée de l'Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie, par exemple, une très belle exposition de bijoux a eu lieu ; des pièces exceptionnelles provenant des collections du musée du Bardo et d'autres musées algériens y ont été présentées sous l'oeil admiratif des visiteurs. Des défilés de mode, la présentation des tenues traditionnelles de nos diverses régions et des rendez-vous gastronomiques ont également eu lieu dans toute la France. Pour les besoins de cette grande manifestation qui se voulait aussi un moyen de renouer avec un pays qui partage une grande histoire avec nous, un pays qui nous attire et nous repousse en même temps, un peuple que nous aimons et que nous détestons à la fois, un ami qui nous inspire tantôt confiance, tantôt méfiance, de nombreuses pièces d'une grande valeur, des objets précieux de notre patrimoine, ont pu sortir de notre pays avec l'aval des départements et structures dont ils dépendaient. Ainsi, des objets archéologiques tels des vases, des mortiers, des tableaux de peinture, des sculptures, des coffres en bois, des bijoux, des fresques du Hoggar, des pièces d'argenterie du mausolée d'El-Khroub, des céramiques, des monnaies rares, des tapis, de l'orfèvrerie et beaucoup d'autres richesses qui constituent un patrimoine que nous devons coûte que coûte protéger.