La baguette de pain ne laisse aucun répit aux jeûneurs Le pain n'est pas disponible pour tous au premier jour de Ramadhan dans la capitale. L'insuffisance de l'offre et une demande toujours importante, est un fait avéré qui suscite une tension particulière autour de ce produit de base. Ainsi, le manque de pain s'ajoute au lot d'angoisses et de préoccupations des Algériens en ce mois sacré. La baguette de pain ne laisse aucun répit aux jeûneurs. Une virée à travers les quartiers d'Alger permet de constater que de longues files se sont formées dès la matinée. Les quelques boulangeries restées en activité en cette période de grandes chaleurs connaissent un grand rush. Il n'est pas rare d'observer quelques empoignades aux alentours de ces endroits. Outre une consommation effrénée, l'insuffisance du pain est due notamment aux faibles quantités produites en raison des congés des ouvriers boulangers. Ces derniers, souvent originaires des autres wilayas, préfèrent passer le Ramadhan en famille. Par conséquent, les consommateurs font plusieurs quartiers et marchés de la capitale dans l'espoir d'obtenir quelques baguettes de pain. Dans cette situation, nombreux sont les citoyens qui se rabattent sur le pain d'orge traditionnel dont le prix est cependant deux fois supérieur à celui d'une baguette ordinaire. Pourtant, la crainte d'une grève dans ce secteur vital en cette conjoncture, a poussé les pouvoirs publics à mettre la main à la poche. Dans ce contexte, la banque a mobilisé près de 300 milliards de centimes au titre de crédits bonifiés allant jusqu'à 100 millions de centimes au profit de chacun des 14.000 boulangers pour l'acquisition de groupes électrogènes. La mobilisation de ce corps de métier pour assurer la disponibilité du pain durant le mois de Ramadhan est difficile, voire impossible à réussir. Dès lors, les assurances de l'Ugcaa quant au report des congés des boulangers après Ramadhan, n'ont absolument aucun impact sur le terrain. Par ailleurs, la spéculation dans les prix de la baguette de pain est un autre phénomène qui caractérise le mois de Ramadhan, à côté de la prolifération des points de vente sur les trottoirs. A noter que malgré les mesures incitatives prises par les pouvoirs publics en faveur des professionnels, le nombre de boulangeries n'a cessé de baisser ces dernières années. Pour permettre au boulanger de s'acquitter de ses dettes, et lui éviter surtout les poursuites judiciaires et autres sanctions, «le calendrier de rééchelonnement sera prêt au fur et à mesure que les négociations avancent», avait déclaré récemment le président de l'UNB. Pour rappel, l'Algérie consacre plus de 160 milliards de DA pour subventionner des produits alimentaires de base dont une grande partie ira à la subvention du pain et du lait. Le prix de la baguette est resté le même depuis 14 ans alors que la farine et autres ingrédients ne cessent de flamber sur le marché, disent les boulangers. De ce fait, la corporation demande une marge bénéficiaire de 20% tout comme les autres commerçants.