Aux Etats-Unis, le président dit qu'il va faire face à la violence dont souffre le pays. Le président Barack Obama a fait part de son émotion et de la solidarité des Etats-Unis aux habitants d'Aurora, en se déplaçant dans cette ville du Colorado (ouest) trois jours après la fusillade qui y a fait 12 morts et 58 blessés. Obama, visiblement très ému après plus de deux heures passées dans l'hôpital universitaire d'Aurora, une banlieue de Denver, a dit avoir "eu la chance de rencontrer chacune des familles" des tués et avoir "pleuré avec elles". "Je leur ai dit que les mots sont toujours trop faibles (...) mais que ma mission principale était de représenter le pays tout entier et de leur dire que nous pensions à eux", a-t-il ajouté. Le président, qui a aussi rendu visite à des blessés en soins intensifs, a évoqué "ces jeunes qui, il y a deux jours, n'étaient pas certains de s'en sortir, et maintenant leurs yeux sont ouverts, ils parlent, et cela vous rappelle que même dans les jours les plus sombres, la vie continue" . Outre les 12 tués, 58 personnes ont été blessées. Arrêté, le suspect, James Holmes, 24 ans, doit comparaître devant la justice. Le président a aussi insisté sur la nécessité de parler des victimes et non du tueur présumé qui a ouvert le feu dans la nuit de jeudi à vendredi dans une salle de cinéma d'Aurora, bondée lors d'une séance nocturne du dernier Batman. "Bien que l'auteur de cet acte maléfique ait reçu beaucoup d'attention ces deux derniers jours, cette attention va disparaître, et en fin de compte, après qu'il aura ressenti la pleine puissance de notre système judiciaire, ce dont on se souviendra, ce sont les gens qui ont été touchés par cette tragédie", a promis le président. Sans directement évoquer la question du contrôle de la circulation des armes aux Etats-Unis, où la Constitution garantit le droit de s'armer, M.Obama, en conclusion, a dit aussi espérer que "dans les prochains jours, les prochaines semaines et les prochains mois, nous réfléchirons tous à ce que nous pouvons faire face à la violence insensée dont ce pays souffre". La plupart des 12 morts étaient âgés d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années, la plus âgée ayant 51 ans et la plus jeune six. La police a affirmé à plusieurs reprises que le tueur présumé semblait avoir préparé la fusillade depuis plusieurs mois. Le chef de la police d'Aurora, Dan Oates, a déclaré que M.Holmes avait reçu chez lui un grand nombre de colis ces quatre derniers mois. "Nous pensons également que cela va nous permettre de mieux comprendre la présence du matériel qu'il avait dans son appartement ́ ́, a-t-il poursuivi. "Ce que nous voyons là est, à mon sens, la preuve qu'il y a eu préméditation et une réflexion de sa part". La police a également annoncé avoir entièrement déminé à l'aide d'un robot l'appartement piégé à l'explosif par l'auteur présumé. Les artificiers ont pris soin de conserver ces différentes pièces à conviction dans la perspective du procès de Holmes, qui sera déféré à la justice lundi à 08h30 (14h30 GMT). L'ordinateur du suspect a également été retrouvé, et M.Oates a émis dimanche l'espoir de voir son examen de "fond en comble" déboucher sur une meilleure compréhension des mobiles de cet étudiant en neurologie de l'Université du Colorado, présenté comme un solitaire. Selon Bob Snyder, chirurgien du centre médical d'Aurora, sept patients sont encore à l'hôpital, dont quatre en soins intensifs. De nombreux blessés vont souffrir de séquelles à long terme. M. Obama avait suspendu de facto sa campagne en vue de la présidentielle du 6 novembre après le drame.