Elle prévoit le versement de l'argent des P et T et de la fiscalité ordinaire au Trésor public. Présentant dans la soirée de lundi, l'avant-projet de la loi de finances 2004, le ministre des Finances Abdelatif Benachenhou, a éludé les deux principaux sujets qui ont défrayé la chronique dans la presse nationale. Il a à peine effleuré l'importation des véhicules et n'a pas soufflé mot sur l'amendement introduit par les membres de la première chambre du parlement relatif à l'interdiction de l'importation de boissons alcoolisées. De prime abord, Benachenhou a précisé que le projet a été élaboré sur la base d'un prix «de référence prudent» de 19 dollars le baril de pétrole dans un contexte extérieur caractérisé par l'absence d'indicateurs précis sur la progression de l'euro face au dollar. Le ministre des Finances a focalisé l'essentiel de son intervention au cours de la séance plénière, sur le volet technique évitant ainsi le débat purement politique. Ce faisant, il n' a pas omis de relever que la récente décision du gouvernement d'augmenter les salaires des enseignants coûtera à l'Etat 26 milliards de dinars. Aussi le montant consacré aux salaires dans le projet de loi de finances 2004 passera-t-il de 577 milliards de dinars à 603 milliards de dinars. Cependant, il a noté avec insistance «la faiblesse de la fiscalité ordinaire qui ne couvre même pas le montant des salaires» tout en relevant la dépendance économique des recettes fiscales pétrolières. Par cet argument, il remet au goût du jour l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures «il y a la nécessité de réorganiser le secteur des hydrocarbures afin de maîtriser les quantités produites et leur coût». En outre le ministre des Finances a mis en exergue les principales mesures contenues dans ce projet indiquant que leurs objectifs sont la facilitation des relations entre les citoyens et l'administration fiscale, la protection de la santé des Algériens, le renforcement des mesures créatives d'emploi et d'équilibre régional. D'une façon globale, le projet de loi de finances 2004 prévoit une augmentation des dépenses de fonctionnement de l'ordre de 1200 milliards de dinars contre 1141 milliards de dinars dans la loi complémentaire 2003 quant aux dépenses budgétaires globales; elles passent de 1811 milliards de dinarfs à 1920 milliards de dinars. Pour le ministre, la nécessité consiste d'abord à réaliser l'équilibre entre les recettes et les dépenses budgétaires précisant que «le déficit budgétaire de 2004 est estimé à 392 milliards de dinars» soit environ 8 % du PIB. Noyant son exposé dans une batterie de chiffres, l'argentier du pays a indiqué que le projet de loi prévoit le passage des dépenses d'équipement de 669 milliards de da dans la loi de finances complémentaire 2003 à 720 milliards en 2004. Plus de 30 interventions ont été inscrites au cours des débats qui ont suivi l'intervention du ministre. Les plus importantes ont porté sur les problèmes inhérents au déséquilibre socio-économique entre les différentes régions du pays. A noter que la séance plénière consacrée au vote de ladite loi de finances interviendra aujourd'hui à 11 heures.