Après avoir dévoilé, lors d'un premier point de presse tenu en juillet dernier, la stratégie financière à moyen terme du pays, le ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, renoue le contact avec les journalistes en tenant aujourd'hui une conférence de presse au siège de son département. Thème principal de la conférence : le projet de loi de finances pour 2005. Une loi dont la première mouture devait être adoptée hier soir par le Conseil des ministres. Les grandes lignes directrices ayant présidé à l'élaboration de l'avant-projet de loi de finances ont été déjà rendues publiques : le maintien du prix du baril à 19 dollars comme référence ainsi que les montants des budgets d'équipement et de fonctionnement. Davantage de détails seront dévoilés aujourd'hui par l'argentier du pays à propos du contenu de l'avant-projet de loi de finances avec, probablement, l'annonce de plusieurs nouvelles dispositions réglementaires. Le plan de consolidation de la croissance économique lancé par le président de la République en août dernier sera également un autre thème sur lequel Benachenhou aura à livrer des détails. Ce plan doté d'un budget de 50 milliards de dollars, réparti sur les cinq années à venir, soulève toujours des questionnements. Cependant, l'avant-projet de loi de finances fait part d'une tranche de 745 milliards de dinars réservés à l'année 2005 au titre du chapitre relatif au budget d'équipement. La manière dont les pouvoirs publics vont injecter ces importantes ressources financières dans l'économie nationale est l'une des principales questions soulevées par les opérateurs économiques et par le partenaire social. Le ministre des Finances sera également appelé à s'expliquer sur la circulaire du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, adressée dernièrement à tous les opérateurs publics les sommant de placer l'argent des entreprises publiques uniquement dans les banques publiques. Une décision qualifiée d'« incompréhensible » et de « formidable retour en arrière » par les investisseurs nationaux et internationaux activant en Algérie. C'est tout le secteur privé bancaire, affirment-ils, qui est « discrédité » par cette mesure. Autre circulaire contestée par les opérateurs économiques, émanant également du chef du gouvernement, est celle relative au marché de la publicité publique. Toutes les entreprises publiques sont sommées, depuis le 1erseptembre dernier, de passer par l'Anep pour leurs insertions publicitaires dans la presse écrite. Par ailleurs, Benachenhou sera également amené à se prononcer sur la décision de transférer les fonds des caisses d'assurances et de retraite (Cnas, Cnac, CNR) des banques publiques au Trésor. Une décision qui a été également très critiquée par le partenaire social, qui juge la mesure « anticonstitutionnelle ». Ce sont autant de questions qui fâchent actuellement et auxquelles le ministre des Finances devra répondre. Mais pas seulement...