Les dernières en date ont été émises par la Grande-Bretagne, la Russie et l'opposition afghane. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a suggéré, hier, l'envoi de Casques bleus appartenant aux Nations unies ou une force multinationale tout de suite après la fin des hostilités en Afghanistan. «Cette mesure pourrait s'avérer nécessaire pour protéger les civils et assurer un environnement sûr dans lequel les Nations unies pourront travailler», a-t-il estimé en ajoutant que des forces afghanes non issues de la milice talibane «pourraient également jouer un rôle». Le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué, quant à lui, que son pays pourrait avoir un rôle dans une force de maintien de la paix. De leur côté, les Russes ont évoqué la formation d'un gouvernement provisoire afghan. Le nouveau gouvernement, normalement formé dans deux semaines, devra être sous le contrôle des pays membres de la coalition antiterroriste qui compteront aussi sur le soutien de l'ancien roi afghan, Zaher Shah, qui aura beaucoup plus un rôle symbolique qu'exécutif. Le gouvernement pourrait comprendre «des représentants de tous les groupes religieux et ethniques du pays, ainsi que des représentants de l'intelligentsia et des représentants modérés du mouvement taliban». Sur ce plan, les Russes excluent la participation à ce gouvernement des taliban «qui se sont compromis avec des terroristes internationaux». L'étape suivante sera la destruction des bases terroristes existant en dehors de l'Afghanistan. Le représentant de la résistance afghane reconnue par l'ONU, Hamayoun Tandar, n'est, semble-t-il, pas du même avis. Il considère, en effet, que l'offensive des forces d'opposition est «conditionnée par une solution politique» avant d'ajouter: «J'espère que les Américains ne poursuivront pas l'illusion que certains taliban pourraient participer demain au nouveau pouvoir.» Quoi qu'il en soit, le nouveau pouvoir afghan est déjà à l'étude avant même la fin des bombardements américains. Il s'agit en quelque sorte d'un nouveau Yalta à la seule différence que les alliés n'ont, cette fois-ci, qu'un petit pays à diviser.