Elle a déploré le gel des salaires des gardes communaux et la non-tenue dans les délais des promesses du gouvernement. «C'est irresponsable de laisser la situation pourrir», a estimé, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune parlant des gardes communaux. Mme Hanoune, s'exprimait à l'occasion de la réunion du bureau politique à Alger. Ainsi, le conflit opposant les gardes communaux au ministère de l'Intérieur irrite au plus haut point le PT qui vient de réagir. Mme Hanoune a déploré le gel des salaires des contestataires et la non-tenue dans les délais des promesses faites par le gouvernement à cette corporation l'année passée. Les gardes communaux, empêchés à deux reprises, de marcher sur Alger, sont actuellement à Boufarik où ils campent depuis plus d'une semaine. Ils ont radicalisé leur mouvement, après s'être estimés trahis par la République qu'ils ont contribué à sauver des affres du terrorisme. Aujourd'hui, ils demandent, entre autres revendications, un statut digne. Mme Hanoune a plaidé pour l'ouverture des portes du dialogue sur ces revendications pour parvenir à un accord entre les différentes parties. Mais faut-il, a ajouté la secrétaire générale du PT, que les gardes communaux aient un interlocuteur fiable avec qui discuter et trouver des solutions. «Les institutions de l'Etat doivent sortir de cette fuite en avant», a-t-elle indiqué, affirmant que, s'agissant d'un dossier sensible, le dépassement du conflit nécessite une volonté politique de la part du gouvernement. Un gouvernement du reste, paralysé depuis les élections législatives du 10 mai dernier et qui fonctionne avec sept ministres intérimaires sans que cela n'affole outre mesure les décideurs. L'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2009 effleure la question, préférant ne pas l'aborder dans le fond et l'inscrivant dans ce qu'elle désigne par «vacance dans le pouvoir, qui caractérise certains départements». Elle a jugé que cette situation est «des plus étranges», à plus forte raison qu'elle concerne des secteurs sensibles. Parmi ces secteurs sensibles, l'oratrice cite celui de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le département du travail. Mme Hanoune, qui estime que le secteur de l'éducation nationale est sinistré «à cause des contre-réformes», n'a pas jugé utile de situer les responsabilités. Dans son réquisitoire, elle a rappelé que les réformes politiques ont échoué. Ces réformes ont été traduites par l'adoption, en 2011, par un Parlement en mal de crédibilité et de légitimité, de plusieurs projets de loi relatifs entre autres aux partis politiques, aux associations et aux élections. La secrétaire générale du PT a abordé également le volet des prochaines élections locales, appelant le chef de l'Etat à réviser la loi électorale par la voie «d'un décret présidentiel pour, a-t-elle expliqué, combler les brèches et rendre la confiance dans le travail politique». Dénonçant la «maffiotisation» de la pratique politique qui produit à l'abstention des électeurs, Mme Hanoune a appelé à la prise de décisions qui traduisent la volonté de passer à une nouvelle étape. L'oratrice a indiqué que sa formation a commencé déjà la préparation de ces échéances, en prenant en considération la nouvelle loi électorale «qui ne contribue pas à la promotion de la démocratie locale». Elle a indiqué que les candidats de son parti seront inscrits parmi les militants et «on ne fait pas dans le remplissage comme le font d'autres». La question de ces échéances sera abordée lors de l'université d'été du parti, qui se tiendra les 3, 4 et 5 août prochain dans la wilaya de Blida.